L’Uruguay commençait mercredi à vendre en pharmacies du cannabis pour un usage récréatif, sous contrôle de l’Etat, une première au monde.
Pour l’heure, seules 16 officines dans tout le pays de 3,4 millions d’habitants devaient commencer à distribuer cette drogue douce. L’Etat n’est pas parvenu à trouver un accord avec les grandes chaînes de pharmacies.
L’emplacement de cette poignée d’établissements, jusqu’ici tenu secret, devait être dévoilé au tout dernier moment, dans la nuit de mardi à minuit.
Le cannabis sera vendu au prix de 1,30 dollar le gramme, chaque personne inscrite au préalable sur les registres de consommateurs pouvant en acheter au maximum 10 grammes par semaine.
Le calendrier de début de la vente de cannabis en pharmacies était un des points d’achoppement de la loi sur le sujet votée en 2013, sous la présidence de José Mujica (2010-2015).
Ce texte avait légalisé trois façons de se procurer du cannabis: culture à domicile pour la consommation personnelle, appartenance à un club cannabique pour planter de manière coopérative, et achat de marijuana en pharmacie sous le contrôle de l’Etat.
Les deux premiers volets ont déjà été mis en pratique, mais celui de la vente en pharmacies, qui suscitait notamment de nombreuses réticences chez ces dernières, a été plusieurs fois repoussé.
Selon les dernières données de l’IRCCA, près de 5.000 personnes se sont enregistrées depuis le 2 mai sur les registres de consommateurs.
Lundi, la Commission nationale des drogues (JND, Junta nacional de drogas) a publié sur son compte Twitter @jnduruguay le type de conditionnement, semblable aux pochettes renfermant les sachets de thé individuels.
Deux types de cannabis seront commercialisés, l’ »Alfa I », avec une prédominance de Indica, et le « Beta I », avec une prédominance de Sativa.
Sur l’emballage ont pourra également lire le pourcentage de THC (tétrahydrocannabinol), la principale substance à effets psychotropes de la marijuana, ainsi qu’un « avertissement » et des « recommandations » pour son usage.