Le monde de l’éducation est sur des charbons ardents, guettant le moindre signe d’apaisement, alors que le cycle des grèves n’en finit pas d’user les nerfs et des élèves et de leurs parents. Les syndicats de l’éducation, obnubilés par les taux de mobilisation, jugés satisfaisants, suite à l’appel à la grève de trois jours, reconductible à partir de demain à l’appel de l’UNPEF.
Selon le porte-parole de l’Union nationale des professionnels de l’éducation et de la formation (UNPEF), Sadek Dziri, contacté hier par Mon journal, insiste pour reconduire, à partir de demain, le débrayage de trois jours des fonctionnaires du Sud. Le syndicat, qui avait manifesté mercredi dernier à Alger pour dénoncer ce qu’il appelle «la politique de fuite en avant du gouvernement», se dit déterminé à continuer dans la voie de la contestation jusqu’à la satisfaction de ses revendications.
Face au «mutisme» et à «l’indifférence» affichés par le ministère de l’Education nationale vis-à-vis de sa plateforme de revendications, ce mouvement de grève, selon l’UNPEF, sera ponctué par des rassemblements de protestation devant les sièges de wilaya, le 23, soit au deuxième jour de ce débrayage. Ces mouvements de protestation ont été décidés, le 17 avril dernier, lors d’une réunion tenue au niveau du siège national de l’Unpef, à Alger.
A noter que cinq syndicats adhèrent à ce mouvement de grève, qui touchera pas moins de 23 wilayas du Sud : le syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Snapest), le syndicat national des praticiens de santé publique (Snpsp), le syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (Snapap), le syndicat algérien des paramédicaux (Sap) et le Conseil national de l’enseignement supérieur (Cnes). L’Unpef a déploré le fait que les primes de zone et du Sud des fonctionnaires exerçant dans les willayas du Sud soient calculées sur trois salaires de base. «La première est actuellement calculée sur la base du salaire de base de 1989, la deuxième sur celui de 2001 et la troisième sur celui de 2007, alors qu’il semble évident qu’elle devrait être calculée sur la base du salaire de base actuel», a expliqué l’Unpef dans le même communiqué. Rappelons que la prime du Sud et celle de la zone sont les principales revendications de ce syndicat. En effet, les décrets 95-28, 95-300 et 95-330, régissant la prime du Sud, concernant respectivement le grand Sud, le moyen Sud et partiellement les Hauts-Plateaux, n’offrent pas les mêmes avantages à tous les personnels, selon cette organisation syndicale. Les travailleurs du Sud et des Hauts- Plateaux, à travers cette action, exigent «la revalorisation de la prime de zone et de la prime du Sud en les calculant en se basant sur le salaire de base actuel (2008) ainsi que la reconnaissance écrite de leur droit à ces primes, et ce, avec effet rétroactif à compter du 1/1/2008».
Sandra Touat