Mercredi dernier, aux environs de 16 heures, alors que le doyen de la Faculté des sciences économiques, M. Chabane Ferdj, se trouvait dans son bureau, un groupe d’étudiants, une vingtaine environ, fit irruption et lui demanda instamment de revoir une note de l’une des étudiantes qui étaient avec eux.
Ladite étudiante venait d’avoir une note de 0 sur 20 et ses camarades voulaient forcer la main au doyen pour la ramener à 5 sur 20 pour lui éviter cette note éliminatoire mais celui-ci refusa tout naturellement leur requête en leur rappelant toutefois que la décision finale revenait à l’enseignante, seule responsable de l’évaluation des étudiants.
Et avec son refus total de toute négociation sur cette question, le doyen de la faculté s’est retrouvé pris en otage dans son bureau et ni les fonctionnaires de l’administration, ni les agents de sécurité, qui ont accouru en essayant d’extirper le doyen de ce véritable traquenard, n’ont pu ramener les étudiants en colère à la raison.
Le doyen fut pris en otage dans son propre bureau pendant toute la soirée. Aux environs de 22 heures, alors que, selon des informations recueillies le lendemain jeudi auprès du Cnes, le syndicat des enseignants, certains étudiants commençaient à proférer des menaces graves, le doyen, Chabane Ferdj, craignant pour son intégrité physique, exploita un moment d’inattention des étudiants, ouvrit la fenêtre de son bureau et sauta sur une terrasse située deux mètres plus bas. Puis, immédiatement et ayant peur que ces étudiants ne le poursuivent, il sauta dans le vide depuis cette terrasse jusqu’en bas, à plus de 5 mètres de hauteur. Le doyen, qui a risqué sa vie, s’en sortira avec une fracture à la cheville.
Transféré à l’hôpital Mohamed-Boudiaf où il fut immédiatement admis au bloc opératoire, Chabane Ferdj s’en est sorti avec un pied en plâtre et un arrêt de travail de trois mois pour son rétablissement.
Le lendemain, jeudi, M. Chabane Ferdj s’est déplacé avec des béquilles vers la 4e Sûreté urbaine de la police de Bouira, pour déposer plainte contre les étudiants qui l’ont pris en otage. D’après nos informations, le bureau du doyen est équipé d’une caméra de surveillance et tous les étudiants mis en cause ainsi que leurs menaces sont filmés et présentés comme pièce à conviction à la police.
Pour leur part, le Cnes ainsi que les autres syndicats des travailleurs et autres fonctionnaires de l’Université Akli-Mohand-Oulhadj se sont réunis jeudi en assemblée extraordinaire et sont sortis avec des décisions communes, outre l’interdiction d’accès à l’université à ces étudiants responsables de cette prise d’otage, qui appartiennent, selon nos information à l’UNEA, jusqu’à leur traduction devant le conseil de discipline, la demande d’une commission ministérielle à dépêcher sur place pour situer toutes les responsabilités sur ces dépassements à répétition et les multiples agressions qui ont lieu ces dernières années au niveau de l’Université Akli-Mohand-Oulhadj, surtout contre les enseignants.
Y. Y.
