“L’Union Européenne souhaiterait dicter ce que devraient être les règles appliquées aux investissements étrangers à l’Algérie”

“L’Union Européenne souhaiterait dicter ce que devraient être les règles appliquées aux investissements étrangers à l’Algérie”
Dans une interview accordé au site d’information TSA, Geoff Porter, qui dirige la société North Africa risk consulting, spécialisée dans l’analyse des risques politiques et sécuritaires en Afrique du Nord, revient sur la polémique suscitée par l’article du Politico.
Il évoque les problèmes rencontrés par les entreprises étrangères qui choisissent d’investir en Algérie “ Pour ce qui est des autres difficultés que ces investisseurs étrangers peuvent rencontrer, on peut penser à la mauvaise compréhension du désir algérien de protéger ses propres intérêts nationaux. Je pense que l’Union européenne souhaiterait parfois dicter ce que devraient être les règles appliquées aux investissements étrangers au lieu de laisser à l’Algérie, en tant que pays souverain, établir ce qui conviendrait à ses propres intérêts. “
Plus loin, il parle du potentiel du marché algérien “ . Si on se place dans la position d’un investisseur, qu’on comprend l’environnement dans lequel on veut investir et qu’on a l’opportunité de satisfaire les intérêts de son entreprise et la volonté de participer au projet algérien alors tout dépendra du secteur. Il y a certains secteurs qui sont plus attractifs que d’autres. L’environnement d’investissement en Algérie est similaire, si ce n’est mieux, que d’autres environnements d’affaires en termes de marché des hydrocarbures. En plus de cela, il y a aussi d’autres secteurs intéressants comme les télécommunications, le secteur pharmaceutique, l’agro-alimentaire, et d’autres secteurs qui émergent, comme l’automobile. Ces derniers sont attractifs pour les investisseurs. “
Par ailleurs, il explique le décalage entre la vision de l’Union Européenne et celle de l’Algérie concernant les matières premières “ Ce que l’UE voudrait c’est que l’Algérie soit un fournisseur de matières premières donc qu’elle exporte du gaz naturel et que l’UE puisse ensuite transformer ce gaz en produit à valeur ajoutée pour produire de l’électricité ou des produits pétrochimiques, par exemple. Et je pense que ce que veut l’Algérie, c’est exporter des produits à valeur ajoutée et pas seulement des matières premières. Peut-être investir dans des centrales électriques en Europe et produire de l’électricité pour le marché européen ou développer le marché pétrochimique domestique grâce au gaz naturel et vendre les produits pétrochimiques à valeur ajoutée au marché européen. Donc il y a une forme de décalage entre l’Union européenne qui veut des matières premières et l’Algérie qui se rend compte que c’est dans l’intérêt national d’aller vers la production de produits à forte valeur ajoutée. “
Enfin, il précise que l’Union Européenne souhaiterait avoir comme interlocuteur le président Bouteflika plutôt que son premier ministre “ Je pense que l’UE veut parler avec le président Bouteflika et qu’elle n’est pas satisfaite par le fait de dialoguer simplement avec le premier ministre Sellal, ou d’autres membres du gouvernement “