L’Union européenne s’accorde sur la répartition en deux temps de 120 000 réfugiés

L’Union européenne s’accorde sur la répartition en deux temps de 120 000 réfugiés
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Un accord a été trouvé à Bruxelles, mardi 22 septembre, entre les ministres de l’intérieur de l’Union européenne  au sujet de l’accueil de 120 000 migrants. Il a fallu recourir  à un vote à la majorité pour faire passer le plan de la Commission européenne. La Slovaquie, la Roumanie, la Hongrie et la République Tchéque ont voté contre le mécanisme. La Finlande, où l’extrême droite est associée au gouvernement, s’est abstenue. La Pologne, jusqu’à présent réticente, s’est, en revanche, ralliée à la position de la France, de l’Allemagne et de la présidence luxembourgeoise de l’Union.

L’accord conclu est particulièrement complexe. Il se décompose en deux grands chapitres : sur les 120 000 personnes à réparti  66 000 réfugiés seront « relocalisés » à parti de la Grèse et de l’Italie dans toute l’Union, y compris en Hongrie, selon une clé de répartition contraignante. Le pays de Viktor Orban avait cherché à s’exclure du mécanisme envisagé au départ, qui devait répartir 54 000 réfugiés présents en Hongrie. Au terme de la relocalisation des premiers 66 000 réfugiés, les Etats se reverront en principe pour décider  de la répartition de 54 000 autres.

Des décisions sur les « hot spots »

Les trois autres Etats qui se sont opposés à l’accord seront par contre contraints d’accepter des réfugiés. Cela ne devrait pas manquer de créer  de nouvelles tensions, notamment parce que la Slovaquie refuse obstinément d’accueillir des personnes de confession musulmane.

Le premier ministre, Robert Fico, a d’ailleurs réitéré ses réserves à l’issue de ce conseil exceptionnel : « Tant que je serai premier ministre, les quotas obligatoires ne seront pas appliqués sur le territoire slovaque. »

François Hollande a vivement critiqué cette prise de position : « On ne peut pas demander  à l’Europe un soutien et refuser  à l’Europe une solidarité. (…) On ne peut pas refuser d’accueillir des hommes et des femmes qui sont en danger de mort. »

La Pologne a accepté de se dissocier de ses partenaires de l’Est, parce que le texte des conclusions permet à Varsovie d’affirmer à son opinion publique que les plans initiaux de 120 000 personnes à accueillir ont été revus à la baisse et que l’effort à accomplir par les différents Etats sera étalé dans le temps. La France se flattait, elle, mardi soir, d’avoir obtenu une décision explicite concernant les hot spots, des centres d’enregistrement des personnes demandant d’accéder au statut de réfugié, établis dans des pays aux limites de l’espace Schengen. Une ambiguïté quant au rôle exact de ces structures subsiste, Paris et d’autres capitales affirmant qu’ils doivent aussi servir de lieux de rétention pour les déboutés du droit d’asile.

Malgré son caractère à la fois compliqué et ambigu, l’accord conclu permet que le sommet des chefs d’Etat et de gouvernement qui aura lieu mercredi 23 septembre au soir dans la capitale belge, à la demande de la chancelière Angela Merkel, se déroule dans un climat  moins explosif. Pour le reste, rien ne semble toutefois indiquer que les Etats membres sont prêts à envisager une réponse complète et durable à une crise migratoire qui, de l’avis de beaucoup, n’en est qu’à ses débuts.