Outre le gaspillage dans des importations «inutiles» de l’ordre de 20 milliards DA annoncé hier par l’Ugcaa, ce syndicat prévoit pour cette année une hausse importante de l’inflation de l’ordre de 7%. Les Algériens en ressentiront, à coup sûr, les retombées dans leur quotidien.
Les Algériens entament l’année 2014 avec une flambée qui a touché les produits laitiers. Cette augmentation est expliquée par la hausse du prix de la poudre de lait dans le marché mondial. Mais il ne s’agit pas là de la seule mauvaise nouvelle de l’année puisque les pronostics de l’inflation prédisent d’autres flambées.
C’est, en fait, ce qui a été déclaré, hier à Alger, au terme d’une conférence de presse organisée par l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA). Le SG de ce syndicat, Salah Souilah, ainsi que des experts en économie présents à cette rencontre, sont revenus en chiffres sur plusieurs questions en rapport avec l’inflation, le commerce et les importations.
Pour sa part, l’expert international en économie, Malek Serrar, pointe du doigt des «importations sauvages» qui sont inutiles mais qui coûtent des milliards. «20 milliards de dollars » indiquet- il, citant l’exemple de l’importation des produits pyrotechniques, pesticides… des produits qui ne répondent pas aux normes internationales et qui présentent une menace pour le consommateur. Une réalité qui remet en question également les dispositifs de contrôle de la qualité des produits importés.

Outre cela, le conférencier souligne le blocage au niveau des banques. «L’argent bloqué est d’une valeur de 10 milliards de dinars» fait-il savoir, tout en préconisant la dynamisation de cet argent. D’après cet expert, il y a bien des situations qui échappent au gouvernement dans sa gestion des importations. Pour preuve, 42% des commerces échappent au contrôle de l’Etat dans le domaine des importations.
Il a appelé donc pour la régularisation du marché et son contrôle par l’Etat. En termes d’inflation, les conférenciers estiment que contrairement aux déclarations officielles, l’inflation donne rendez-vous aux Algériens et leur économie au cours de cette année 2014. L’expert Serrar estime que l’inflation risque d’atteindre un pic sensible qui sera de l’ordre de 7%.
Cette situation s’explique, selon les conférenciers, par le caractère consommateur de l’économie nationale. Une économie qui repose sur l’exportation des hydrocarbures et qui importe la quasi-totalité de ses consommations.
A l’origine de cette situation, qui ne date pas d’aujourd’hui mais qui décidément s’aggrave au fil des années, les conférenciers citent plus d’un facteur. Le monopole des lobbies qui pratiquent la spéculation aux frais du citoyen et du Trésor public, la fragilité de la production nationale, la corruption administrative – qui se reflète par l’absence de l’Etat dans le contrôle… Il est à noter que le taux d’inflation officiel annoncé est de l’ordre de 2.6%.
Le Trésor public sera amené à subventionner plus si les prédictions d’une inflation de 7% sont effectives. Les Algériens, eux, doivent serrer un peu plus la ceinture du moment que la flambée ne cesse d’afficher ses couleurs à la fin de l’année 2013 comme au début de 2014.
Y. A.