Il lui plante une paire de ciseaux en plein coeur

Il lui plante une paire de ciseaux en plein coeur

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Intervention mal placée ou acte incontrôlé, une médaille au revers unique pour ce frère qui vient d’écoper de la prison à vie, pour homicide volontaire.

Le mobile du drame qui a secoué le front de mer de Annaba, Rizzi Amor en l’occurrence, est l’état d’ivresse avancé de la victime qui s’était engagée dans une prise de bec avec le frère du mis en cause. Une genèse remontant au mois de juillet de l’année écoulée, lorsque cette escarmouche entre R. B., la victime et (B.CH) frère de l’auteur du crime, a abouti au drame.

Le mis en cause (B.N), sous l’effet des hallucinogènes et la pugnacité, s’était empressé de défendre son frère, il planta une paire de ciseaux en plein coeur de la victime, avant de prendre la fuite.

Aussitôt transportée par des voisins présents sur les lieux, aux urgences de l’hôpital Ibn Rochd, R. B. n’a pas résisté à sa profonde blessure et succomba, juste avant son admission au bloc opératoire. Alertés, les services de sécurité, arrivés sur les lieux du drame, après le constat de la scène du crime, ont aussitôt ouvert une enquête et sont parvenus, en un temps record à l’arrestation de l’auteur.

Comparaissant hier, à la barre du tribunal criminel de Annaba, ce dernier a plaidé non coupable. Il a néanmoins reconnu son impulsivité sous l’effet de la consommation des hallucinogènes. Mieux encore, manifestant son regret à l’égard de son acte incontrôlé, il a avancé qu’il ne voulait surtout pas tuer R. B., mettant en avant les bons rapports de voisinage et d’amitié entre eux. «Je pensais le blesser au bras, l’ayant vu tomber à terre, gisant dans son sang, j’ai eu peur, c’est pourquoi j’ai pris la fuite», a-t-il dit.

Des témoignages sur les bons rapports entre la victime et son assassin, ainsi que son frère ont été également rapportés par les témoins cités dans cette affaire. Mais le représentant du ministère public ne l’entendit pas de cette oreille, puisqu’il a mis en avant, le délit de fuite. «Tu n’étais pas conscient lorsque tu as commis ton crime, mais tu as repris conscience après l’acte», lui a-t-il dit.

«Drôle d’alibi que sont devenus ces « cachiettes », dont la consommation vous rend un Tarzan qui, après l’irréparable, devient cet ange qui implore la clémence», devait-il lancer au mis en cause, avant de requérir à son encontre la perpétuité.

Une clémence que même la défense n’a pas pu susciter au sein des assesseurs et les magistrats qui, après délibération ont retenu la prison à vie à l’encontre du mis en cause. Bien que le verdict ait été satisfaisant pour la famille de la victime, il a été tel un couperet pour B. N., dont sa réclusion à vie, lui permettra sans doute de comprendre que l’intervention mal placée ou l’acte incontrôlé, sont une médaille au revers unique.