«Appliquez la réciprocité»
Le SG de la centrale syndicale et les patrons se sont mis d’accord pour dénoncer la liste dite des pays à risque, établie par les Américains et les Européens, appelant à l’application immédiate du principe de la réciprocité.
L’Union générale des travailleurs algériens et les principales organisations patronales ont plaidé à l’unanimité le retour total au protectionnisme économique, soutenant du coup, corps et âme, les récentes mesures économiques du gouvernement véhiculées par la LFC 2009 et la LF 2010.
La réunion organisée, hier, à la Maison du peuple, initialement dédiée à l’application des conventions de branches dans le secteur économique privé, s’est rapidement transformée en une plaidoirie en faveur du «patriotisme économique et politique».
Et le SG de la centrale syndicale et les patrons se sont mis d’accord pour dénoncer la liste dite des pays à risque, établie par les Américains et les Européens, appelant à l’application immédiate du principe de la réciprocité.
«Nous sommes prêts à sortir manifester notre refus de ces mesures attentatoires à la souveraineté nationale», a clamé Abdelmadjid Sidi Saïd, relayé par les présidents des organisations patronales, la CIPA, la CAP, la CNPA, la CGEA, en l’absence de l’Association des femmes algériennes chefs d’entreprises (SEVE).
Les signataires du Pacte économique et social avec le gouvernement sont allés encore plus loin en réclamant de marquer une halte afin de faire le bilan des privatisations, de revoir les différents accords d’association avec l’UE et la Zone arabe de libre échange (Zale) et d’exiger des taxes sur les produits étrangers afin de favoriser la production locale.
«Nous revendiquons la fermeture des robinets de tout ce qui est importation à la consommation», a encore martelé le patron de la Centrale syndicale, s’appuyant sur l’exemple du secteur de l’électroménager dont la production locale aujourd’hui satisfait 80% des besoins nationaux, grâce seulement à 4 entreprises, alors que les importations ont coûté à l’Etat 818 millions de dollars en 2008.
Se disant «fier d’être un syndicat du pouvoir», Sidi Saïd a exhorté de toutes ses forces les pouvoirs publics à sauvegarder l’intérêt du pays de toute ingérence étrangère, quitte à remettre en cause tous les accords passés avec l’UE et les pays occidentaux.
De leur côté, les leaders des organisations patronales semblent s’être donné le mot d’ordre pour dénoncer le «néocolonialisme» et les mesures discriminatoires exprimées par les Etats-Unis et les pays de l’UE.
Revenant tel un leitmotiv dans leurs discours, ils se sont relayés dans une intense plaidoirie pour sauvegarder l’intérêt du pays, se disant soutenir toutes les mesures émanant de l’Etat dans le sens de protéger le produit national et développer l’économie du pays.
Mokrane Chebbine