l’UGCAA tire la sonnette d’alarme : L’informel coûte à l’état 3 milliards de dollars par an

l’UGCAA tire la sonnette d’alarme : L’informel coûte à l’état 3 milliards de dollars par an

L’informel porte gravement atteinte à l’économie ainsi qu’à la structure sociale du pays.

“Les caisses de l’État enregistrent, chaque année, des pertes de 3 milliards de dollars, à cause du marché informel”, c’est ce qu’a fait savoir, hier, Salah Souillah, SG de l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), lors d’une rencontre organisée en son siège à Alger afin de débattre de la question. Le gouvernement algérien a fait de l’éradication du marché informel l’une de ses principales priorités depuis 2012. Une grande opération de nettoyage des rues de la capitale a été menée durant un laps de temps relativement court et a abouti à la disparition de l’activité.

Mais malheureusement, cette initiative n’a pas duré et le commerce informel n’a pas tardé à reprendre de plus belle. Le constat est flagrant depuis quelque temps. Les accotements et les trottoirs sont squattés par les vendeurs à la sauvette et par d’autres commerçants qui n’hésitent pas à transformer ces lieux en véritables magasins à ciel ouvert, créant d’importants désagréments à la circulation piétonnière et automobile. En cette période de rentrée scolaire, les libraires viennent s’ajouter au décor en exposant leur bazar dehors.

Ce qui complique davantage la situation, malgré la multiplication des descentes policières. Intervenant de son côté, le représentant de la DGSN, le commissaire divisionnaire Saâdi Madjid, a indiqué que durant l’année 2013, la police a intensifié les opérations visant à assainir les artères des villes de ce fléau qui gangrène l’économie nationale et le tissu social du pays. Plus de 7 698 personnes impliquées dans l’informel ont été interpellées et plus de 8 206 dossiers ont été transmis au parquet. Le DGSN a reconnu que la violence n’est pas la solution pour mettre fin à ce phénomène. Pour le responsable, il est important d’organiser et d’aménager des espaces commerciaux, ainsi que de nouveaux espaces de vente.

Le commissaire a également proposé l’intégration des revendeurs dans le circuit formel. De son côté, Ziad Zoubir, sous-directeur au ministère du Commerce, a insisté sur le fait que le ministère du Commerce n’est pas absent et qu’il travaille “d’arrache-pied” pour éradiquer le commerce informel. Le porte-parole du ministère a souligné que “le commerce informel porte une grave atteinte à l’économie”. D’après lui, la tutelle a mis tous les moyens pour réguler le secteur avec la mise en place de marchés de proximité. Le représentant du ministère du Commerce, qui a exposé la stratégie du secteur, a indiqué que le ministère a octroyé 4 milliards de dinars pour la réalisation de 430 marchés de proximité dont 230 ont été déjà réceptionnés.

La tutelle a, aussi, débloqué 8 milliards de dinars pour la réalisation de 327 marchés, dont 239 sont fin prêts. Pour ce qui est des marchés couverts, le ministère a débloqué 10 milliards de dinars pour la réalisation de 291 marchés dans 36 wilayas dans une première tranche et la réalisation de 95 autres, pour les 12 wilayas restantes dans une deuxième phase.