Le ton est déjà donné. La tension sur le pain est perceptible. Beaucoup de boulangeries ont baissé rideau en dépit de l’appel de l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA).
Comme chaque année, l’UGCAA appelle les boulangers à assurer le service durant les fêtes de l’Aïd. L’UGCAA affirme qu’un planning d’ouverture préparé pour la circonstance a reçu l’aval des concernés, à l’exception des boulangeries dont les ouvriers ont été mis en vacances et qui ne rouvriront pour la plupart qu’à la fin du mois d’août. Cet appel sera-t-il entendu ? Rien n’est moins sûr puisque comme chaque année, beaucoup de boulangers ont déjà vu leurs ouvriers partir vers d’autres villes pour passer les fêtes en famille. Comme à chaque fête, les responsables des boulangeries sont confrontés au même dilemme : libérer leurs employés ou assurer le service. Souvent, c’est la première option qui est retenue. Résultat, deux jours avant les fêtes, beaucoup de boulangeries cessent toute activité. Une fermeture aux conséquences inéluctables puisque les consommateurs sont souvent réduits à faire le tour de leur ville à la recherche d’une baguette de pain et ce, avant même le début des fêtes. Cette année, la situation risque de se compliquer davantage. Eprouvés par un été marqué par des coupures d’électricité leur ayant causé beaucoup de pertes, beaucoup de boulangers ont préféré faire une pause en prenant leur congé annuel juste à la fin du Ramadan. Une défection qui complique davantage la situation. L’année dernière, le ministère du Commerce évoquait un projet de loi organisant les permanences durant les vacances, les week-ends et les jours fériés. Ce texte devait être finalisé et sera soumis au gouvernement. Une fois la loi promulguée, le ministère du Commerce affirme qu’il aura enfin toutes les prérogatives pour intervenir en cas de perturbation du marché. En attendant, les consommateurs devront prendre leur mal en patience. Le service public attendra…
N. I.