L’UGCAA, aile Salah Souilah, désapprouve l’instruction du Premier ministre, relative à la suppression de l’emballage en plastique et son remplacement par le conditionnement en carton. Selon le porte-parole de cette entité, ce changement saignera davantage les bourses des citoyens qui ont recours à ce produit à cause de son prix abordable.
Selon le porte-parole de l’UGCAA, la différence de prix qui résulte de l’utilisation de l’emballage en carton et celui du sachet en plastique, est énorme et sera puisée de la poche du consommateur. » C’est le citoyen qui en payera le prix « , a-t-il souligné. Pour rappel, le Premier ministre a accordé à l’ensemble des producteurs de lait, un délai de trois mois pour entamer le processus de suppression du sachet de lait.
S’exprimant sur les causes de la crise actuelle du lait en sachet, Salah Souilah, a indiqué que le conflit opposant les syndicats des travailleurs du complexe Colaital de Birkhadem et leur direction générale, s’est répercuté sur la production et la distribution du lait en sachet, causant ainsi une crise subite de ce produit de première nécessité. Selon le porte-parole de l’UGCAA, qui a animé une conférence de presse en son siège à Alger, la poudre de lait est disponible. C’est la production qui a connu une diminution.
Cette régression est due, selon les explications de l’intervenant, au conflit interne qui ronge ce complexe depuis quelques années. » La production du lait au niveau de Colaital a connu une réduction depuis quelques semaines. A travers ce recul dans la production, les travailleurs ont voulu mettre à jour leur revendication socioprofessionnelle « , dirat- il. Le conflit a divisé les travailleurs. Entre ceux qui affichent leur soutien au SG du complexe et ceux qui réclament son départ.
Cette division a causé, selon lui, une perturbation dans la production ainsi que dans la distribution. » Avec la même main-d’oeuvre et le même matériel, les quantités produites diffèrent d’une brigade à une autre « , explique t-il. Cependant, l’UGCAA revendique l’augmentation de la production de lait en sachet de plus de 20 %, soit 600 000 litres, afin de satisfaire la demande du marché national, remettant en cause, les chiffres avancés par les responsables qui font état de la production entre 400 000 et 450 000 litres. » Ces chiffres sont erronés, la production de cette usine est bien en deçà de ces données « , précise-t-il.
S’agissant de la distribution, Oulmi Farid, représentant des distributeurs du lait au niveau de la capitale, a fait savoir que la distribution du lait en sachet a connu une perturbation engendrée par le conflit interne qui caractérise l’entreprise. » Nous sommes des victimes de ce conflit « , a-t-il dit. Selon lui, les revendications des distributeurs se résument en quatre points. Il s’agit en premier lieu du respect des horaires des distributeurs qui dépassent à ses dires, les 12 heures par jour. L’augmentation de la marge bénéficiaire sur le sachet de lait qui est resté la même depuis 20 ans. L’hôte de l’UGCAA a évoqué, à l’occasion, la qualité médiocre du lait en sachet.
C’est du lait léger avec une mauvaise odeur, a-t-il indiqué. Le conférencier a affiché son mécontentement de l’Etat actuel du groupe de Birkhadem qui assure 60 % des besoins de la capitale. » L’usine se trouve actuellement dans un état des plus déplorable « . Selon lui, le manque d’hygiène et la vétusté du matériel utilisé dans la fabrication du lait, sont aussi des causes qui ont aidé à la montée au créneau des travailleurs, qui souffrent le martyre, et ce, depuis des année. » Le producteur de lait est tenu de faire le nettoyage des machines, sans être rémunéré sur cette tâche « , regrette l’intervenant.
L. A. R.