L’UE s’engage pour l’interconnexion électrique Algérie-Italie via Medlink

L’UE s’engage pour l’interconnexion électrique Algérie-Italie via Medlink

La Commission européenne a officialisé, le 29 juillet 2025, l’inscription du projet Medlink Renewable Generation – MedGen parmi les projets transfrontaliers prioritaires en matière d’énergies renouvelables. Cette reconnaissance majeure ouvre la voie à un possible financement européen via le Mécanisme pour l’interconnexion en Europe (MIE).

Ce projet ambitieux prévoit l’installation d’un câble sous-marin haute tension d’une capacité de 2 000 mégawatts, qui reliera l’Algérie à l’Italie en passant par la Tunisie. Objectif : transporter de l’électricité verte produite en Afrique du Nord vers l’Union européenne, en s’appuyant sur le fort potentiel solaire et éolien de la région.

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10 GW d’énergies renouvelables pour l’Afrique du Nord

Le projet Medlink ne se limite pas à une interconnexion physique. Il englobe également le déploiement de 10 GW d’énergies renouvelables, en combinant solaire, éolien terrestre et stockage par batteries, principalement en Algérie et en Tunisie.

Une partie de cette production servira à alimenter les marchés locaux, tandis que le surplus sera exporté vers l’Europe, dans une logique de transition énergétique et de coopération régionale.

Pour Alger, ce projet représente un levier stratégique pour valoriser ses ressources naturelles et s’imposer comme un acteur majeur de l’énergie verte en Méditerranée.

Une initiative évoquée dès 2022 par Tebboune

L’idée du projet Medlink a été rendue publique pour la première fois en mai 2022, lors de la visite d’État du président Abdelmadjid Tebboune à Rome. À cette occasion, il avait affirmé :

« Nous avons proposé la réalisation d’un câble sous-marin entre l’Algérie et l’Italie, à travers lequel nous pourrons approvisionner l’Italie et une partie de l’Europe en énergie électrique ».

Cette initiative avait été explicitement mentionnée dans la déclaration commune algéro-italienne, aux côtés du projet SoutH2 Corridor, dédié à l’hydrogène vert. Rome et Alger y affirmaient leur volonté de bâtir un partenariat énergétique durable et tourné vers l’avenir.

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Une reconnaissance européenne, mais pas encore un financement

L’inclusion de Medlink dans la liste des projets d’intérêt commun de l’UE marque une avancée politique importante, mais elle ne garantit pas encore de financement. Le projet devra respecter les normes environnementales, sociales et administratives dans chaque pays concerné pour espérer bénéficier d’un soutien financier européen.

Pour la Commission européenne, cette intégration illustre l’intérêt stratégique porté à la diversification énergétique, à la transition écologique, et à la sécurité d’approvisionnement du Vieux Continent.

Un pas de plus vers une Méditerranée verte

Le projet Medlink s’inscrit dans un mouvement plus large visant à connecter les deux rives de la Méditerranée par des infrastructures énergétiques durables. Il pourrait représenter un tournant historique pour l’Algérie, qui ambitionne désormais de passer du rôle de fournisseur d’hydrocarbures à celui d’exportateur d’électricité verte.