Jérusalem-Est capitale de l’État palestinien ?
Ce qui était impensable il y a quelques années, voire quelques mois devient du domaine du largement possible surtout si c’est l’Union européenne qui s’en mêle.
Le «rêve» est à l’ordre du jour de la réunion des ministres européens des Affaires étrangères et cet événement n’est pas fortuit ni ne répond à un exercice courant et protocolaire parce que soupçonné de répondre à une nouvelle configuration, voire une nouvelle donne du conflit israélo-palestinien dans lequel l’Etat sioniste a toujours fait preuve d’une outrageante arrogance confortée par l’appui inconditionnel des grandes puissances dont justement l’Europe et surtout les États-Unis.
De ce côté-ci, on pourra reprocher au président Obama sa mollesse à entériner les décisions des puissants lobbies de l’armement en acceptant d’envoyer encore des troupes en Afghanistan mais il faut admettre qu’il est disposé à trouver une issue au conflit du Moyen –Orient ne serait-ce qu’en condamnant l’étendue des colonies juives en terre palestinienne, ce que son prédécesseur a largement soutenu affichant ostensiblement son soutien à Tel-Aviv. Sauf que dans ce cas précis, la surprise vient du vieux continent connu pour sa frilosité à considérer l’impunité dévolue à Israël comme un droit à se défendre.
Ajoutons à ce laxisme – cette complicité- un profond sentiment de culpabilité nourri notamment par l’Allemagne qui entretient une sorte de repentir proche de la pénitence vis-à-vis de la shoah, concédant ainsi à l’État hébreu le droit à toutes les exactions, tous les massacres. En France avec l’arrivée de Sarkozy, Israël s’est félicité de ce nouvel allié qui du reste n’a jamais caché ses sympathies, fermant les yeux, adoubant même les pires crimes commis à Ghaza.
Ne parlons pas de l’Italie livrée à un dirigeant qui fait de la xénophobie particulièrement envers les Arabes, sa feuille de route ni de la Suisse qui s’est soudain découvert les vertus de l’enfermement et de l’intolérance. Voilà pourquoi cette nouvelle géographie préconisée du Moyen-Orient est à la fois inespérée et inattendue surtout de la part d’un conglomérat qui a toujours montré sinon une complicité du moins une indifférence par rapport à ce génocide du troisième millénaire.
Si cette possibilité venait de se confirmer, nous connaissons des voisins à la Palestine qui vont très mal digérer cet immense acquis pour un peuple spolié dans ses droits les plus élémentaires, comme celui d’avoir un pays. Quand c’est une capitale qui se situe même sur une rive de la ville sainte, quelle victoire sur les chars du Tsahal et aussi sur la trahison de l’Égypte.
Hamid A.B.
