Laura Baeza, ambassadrice de l’Union européenne en Algérie, s’est dite mardi « optimiste » quant à l’aboutissement rapide des négociations algéro-européennes sur la date-butoir du démantèlement tarifaire.
Le sixième round de négociation entre les deux parties, qui a eu lieu à Alger à la mi-juillet, n’a pas débouché sur de réels progrès. Un septième round est prévu en septembre à Bruxelles.
« Nous sommes tout près de la fin des négociations (sur la date-butoir du démantèlement tarifaire). Nous sommes assez optimistes quant à leur aboutissement », a déclaré mardi à l’agence APS Laura Baeza, ambassadrice de l’Union européenne en Algérie, en marge de la signature d’une convention de financement algéro-européenne dans le domaine des ressources en eau.
Selon elle, les discussions à propos de la liste de 1.740 produits industriels sur lesquels butent les négociations nécessitent « un travail compliqué et laborieux ». Elle a rappelé qu’en vertu de l’accord d’association entre l’Algérie et l’UE, la partie qui veut reporter le démantèlement tarifaire doit démontrer qu’il « porte préjudice à sa production industrielle ».
Laura Baeza a expliqué que « c’est pour cette raison que cela avance petit à petit, car à chaque fois, il faut démontrer (ces préjudices), produit par produit ». Elle a estimé qu’il ne fallait pas pour autant occulter les « bonnes choses de l’accord (d’association) ». « Il faut penser qu’(il) est beaucoup plus que le démantèlement tarifaire, je ne sais pas pourquoi on focalise sur cet aspect. », a-t-elle déclaré.
Un préaccord sur 36 contingents agricoles ?
Les deux parties ne sont pas encore parvenues à s’entendre après six rounds de négociations sur le report de la date du démantèlement tarifaire qu’Alger voudrait repousser à 2020. Pour le moment, il y aurait déjà un « préaccord » sur 36 contingents agricoles qui en seront exclus.
Entré en vigueur en 2005, l’accord d’association Algérie-UE prévoit un démantèlement tarifaire graduel pour deux listes de produits européens à l’importation en Algérie : la première pour 2012 et la seconde pour 2020. Le gouvernement algérien a demandé fin 2010 de reporter à 2020 ce démantèlement. Il s’est appuyé sur une clause qui lui donne la possibilité, dans le but de protéger son économie, de repousser de trois années la mise en place de la zone de libre échange algéro-européenne.
L’économie algérienne est déjà mise à mal par des échanges commerciaux déséquilibrés avec l’UE. Selon une étude réalisée par le Programme d’appui à la mise en œuvre de l’accord d’association (P3A), l’application de celui-ci a entraîné un creusement du déficit commercial hors hydrocarbures avec l’Union. Un expert auprès du ministère algérien du Commerce, Cherif Zaaf, a indiqué que « pour 1 dollar exporté vers l’UE, l’Algérie en importe pour 20 dollars ».