Le commissaire européen chargé de l’élargissement et de la politique européenne de voisinage, Steffan Fûle, arrivera à Alger la semaine prochaine.
Les tractations se poursuivent. Le texte de l’Accord d’association entre l’Algérie et l’UE sera de nouveau sur la table. Le commissaire européen chargé de l’élargissement et de la politique européenne de voisinage, Steffan Fûle, arrivera à Alger la semaine prochaine pour en discuter avec ses interlocuteurs algériens. C’est ce qu’a indiqué la chef de la délégation européenne à Alger, Mme Laura Baeza, lors d’une réception organisée lundi à l’occasion de la journée de l’Europe. C’est la seconde visite que le commissaire chargé de l’élargissement effectue en Algérie en moins d’une année. Alger et Bruxelles veulent en finir avec les dossiers qui fâchent, notamment la question du démantèlement tarifaire.
Le ministre du Commerce a annoncé jeudi que le gouvernement a décidé de réviser le démantèlement douanier prévu dans l’Accord d’association avec l’Union européenne. En raison d’un déséquilibre dans les échanges commerciaux hors hydrocarbures à l’avantage de la partie européenne, le gouvernement revoit ses objectifs.
Le ministre du Commerce a expliqué que cette décision concerne beaucoup plus les produits industriels, ainsi que les avantages préférentiels dont bénéficient les produits agricoles et agroalimentaires afin de limiter les effets négatifs induits par le démantèlement douanier. Le gouvernement algérien a exprimé à maintes reprises son mécontentement quant aux résultats de l’accord. Sur le plan financier, l’Algérie a enregistré des pertes énormes. «Le démantèlement douanier a coûté au Trésor public près de 2,5 milliards de dollars depuis l’entrée en vigueur de l’Accord d’association avec l’UE», a fait savoir le ministre du Commerce. S’exprimant sur le sujet devant les sénateurs, Mustapha Benbada a indiqué que les importations de l’Algérie en provenance de l’UE sont passées de 11,2 milliards de dollars en 2005 à 20,6 milliards en 2010. Un seuil alarmant pour le gouvernement.
A l’inverse, les exportations de l’Algérie souffrent de difficultés d’accès vers le marché européen. Ces questions seront certainement au menu de la visite qu’effectuera l’émissaire européen la semaine prochaine. Il faut relever que l’UE a du mal à accepter les propositions de l’Algérie.
M.Benbada a indiqué que l’Algérie a effectué «trois rounds de négociations avec la partie européenne pour faire passer les propositions algériennes visant à prendre des mesures exceptionnelles pour protéger les secteurs agricole et industriel de la concurrence et avoir un délai suffisant, soit jusqu’en 2020, pour leur mise à niveau».
L’Algérie a dû exercer un forcing auprès de l’UE. Les deux partenaires vont affiner la semaine prochaine leurs discussions. «Cette visite s’inscrit dans le cadre des discussions que nous avons sur la mise en oeuvre de cet accord», a déclaré l’ambassadrice de l’UE.
Faisant un point d’évaluation sur l’Accord d’association, Mme Baeza s’est montrée satisfaite. «La coopération entre l’UE et l’Algérie se déroule bien et les projets mis en oeuvre avancent à un bon rythme», a-t-elle affirmé. Pour preuve, elle a cité quatre nouveaux programmes de grande importance approuvés en 2010 et début 2011 pour un montant d’environ de 96, 5 millions d’euros. «Leur mise en oeuvre est en cours de démarrage», a-t-elle assuré.
Il s’agit des programmes d’appui à la politique sectorielle de l’enseignement supérieur, au secteur de l’eau et de l’assainissement et enfin, celui de la santé.
De même, une convention de financement de la deuxième phase du programme d’appui à la mise en oeuvre de l’Accord d’association a été signée en avril dernier.
Nadia BENAKLI