L’Union européenne (UE) a dénoncé les accusations marocaines relatives au détournement de son aide humanitaire aux camps
des réfugiés sahraouis à Tindouf les qualifiant d’injustes.
« Les accusations de détournement de l’aide humanitaire de l’UE aux camps des réfugiés sahraouis à Tindouf sont injustes, notamment suite aux efforts et aux mesures prises par la Commission européenne », a souligné la vice-présidente de la Commission européenne en charge du budget et des ressources humaines, Kristalina Georgieva.
La vice-présidente de la Commission européenne a été reçue par la commission du contrôle budgétaire au Parlement européen, en vue de débattre sur le projet de rapport de cette commission parlementaire sur la décharge budgétaire 2013 de la commission européenne et de ses agences exécutives.

Interrogée sur les allégations de détournement de l’aide humanitaire de l’UE dans les camps des réfugiés sahraouis à Tindouf, Mme Georgieva a insisté pour dire que « ces accusations sont injustes », eu égard aux efforts consentis par la Commission européenne et par d’autres organismes concernés.
Elle a affirmé que depuis le début de l’enquête menée par l’OLAF en 2003, la Commission européenne a pris toutes les mesures préventives et correctives à ce sujet, rappelant que depuis cette année, la Commission européenne a mis en place un suivi et un contrôle rigoureux de l’organisation de l’aide et son acheminement et tous les aspects logistiques y afférents.
Mme Georgieva a relevé également, qu’il a été même procédé à la réduction du nombre des organisations qui ont accès à l’aide humanitaire de l’UE, citant l’exemple de l’aide acheminée dans des conteneurs au port d’Oran « ne pouvant pas être ouverts, jusqu’à leur arrivée aux camps de Tindouf », précisant que le personnel de la direction générale ECHO et du PAM suivent rigoureusement toutes les opérations sur le terrain. Elle a ajouté que la Commission européenne a mis en place une méthode de vérification sur « base aléatoire » consistant à réaliser des vérifications auprès des familles sahraouies pour confirmer la réception de cette aide, en plus des opérations réalisées au niveau des marchés pour vérifier si l’aide est vendue.
Par la même occasion, elle a alerté sur la situation humanitaires des Sahraouis, notant qu’en 2015, cette aide est « beaucoup réduite » et que la population sahraouie se trouve dans une situation « grave » et « dépend » essentiellement de l’aide humanitaire de l’UE. Le 13 mars dernier, les parlementaires européens ont dénoncé les mensonges et les manœuvres du Maroc au sujet du prétendu détournement de l’aide européenne aux réfugiés sahraouis.
Réagissant à ces manœuvres menées en sous-main par le biais de certains représentants parlementaires au service du fait colonial au Sahara occidental, concernant les allégations de détournement de l’aide humanitaire de l’Union européenne (UE) dans les camps des réfugiés sahraouis à Tindouf, des Eurodéputés ont apporté des amendements substantiels au projet de rapport élaboré par la présidente de la Commission du contrôle budgétaire du Parlement européen.
Dans leurs propositions d’amendements, ce groupe d’eurodéputés accuse le cabinet d’avocats mandaté par la mission diplomatique marocaine à Bruxelles, pour exhumer le rapport OLAF (Office européen de lutte antifraude), vieux de 10 ans, dans le cadre d’une instrumentalisation visant à nuire aux intérêts des réfugiés sahraouis et ce, à la veille du réexamen de la question du Sahara occidental par le Conseil de sécurité des Nations unies.
Ces députés ont rappelé que suite à ce rapport élaboré en 2007 par l’OLAF, la Commission européenne avait adopté les mesures nécessaires, en réévaluant avec cet organisme le nombre de réfugiés, adaptant son aide en fonction des nouvelles statistiques.
Ils ont également souligné que compte tenu de « l’absence de preuves qui auraient pu ouvrir le recours aux procédures administratives ou judiciaires », l’OLAF avait tout simplement décidé alors de clore cette affaire « où les manipulations de la part d’une partie extra-européenne sont avérées ».