L’UE admet que la représentation publique voulant que la plupart des migrants qui arrivent en Europe ne méritent pas le statut de réfugié.
«Plus de la moitié des gens qui arrivent maintenant en Europe viennent de pays dont on peut supposer qu’ils ne fournissent aucune raison de demander un statut de réfugié. Plus de la moitié, 60%», a indiqué le vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans, dans une interview au journal néerlandais Nos am Montag. Les chiffres auxquels Timmermans se réfère proviennent d’un rapport non publié de Frontex.
Ces immigrants ne sont par conséquent pas des réfugiés de guerre au sens des Conventions de Genève et n’ont aucun droit à une protection internationale. L’UE serait donc tenue de renvoyer ces 60% au-delà de ses frontières.
Mais l’UE évite de communiquer ces chiffres, et l’image fournie au public européen est très différente: le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) avait dit auparavant que jusqu’au début de décembre, plus de 75% des nouveaux arrivants en Europe avaient fui les conflits en Syrie, en Afghanistan ou en Irak. L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) en Suisse, dit qu’ils sont 90% , écrit l’UEobserver.
Le problème est que l’UE n’a pas les moyens de renvoyer les migrants une fois qu’ils sont entrés en Europe. Les accords de réadmission conclus entre l’UE et le Pakistan et la Turquie ne fonctionnent pas.
La réaction des pays de l’UE diffère: la Suède a été le premier pays à réagir et a annoncé vouloir déporter hors du pays 80 000 migrants par avion charter.
Tandis qu’en Allemagne, la chancelière Angela Merkel insiste sur l’ouverture totale des frontières. (agences)