Lucrative pour les propriétaires et sans garantie pour les locataires :Une location d’été à risques

Lucrative pour les propriétaires et sans garantie pour les locataires :Une location d’été à risques

En l’absence de réglementation, la location estivale informelle, durant l’été 2010, a connu un essor ouvrant ainsi l’occasion à toutes sortes de dérapages. Pour une location minimum de 80 000 DA par mois et sans garantie, les estivants sont souvent victimes d’arnaques et dans ce cas, ils n’ont aucune possibilité de recourir à la justice pour exiger réparation, faute de preuve.

C’est pourquoi, il est urgent de légiférer en la matière avec l’option du cautionnement pour couvrir les deux parties (locataire et propriétaire) et réfléchir sur la fiscalisation de cette forme de location, selon la Fédération nationale des agents immobiliers.

Des particuliers construisent des F1 et des F2 dans les communes balnéaires pour les louer à des particuliers. Une nouvelle formule de location pour la saison estivale prend de l’ampleur alors que d’autres louent leurs propres demeures, depuis quelques années. Il s’agit d’habitations individuelles en R+1 ou R+2 composées de plusieurs F1 et F2 que les propriétaires louent de façon informelle durant la période estivale à des coûts proches du marché formel.

A Zemmouri El Bahri, situé à une cinquantaine de kilomètres de la capitale, des particuliers ont découvert cette nouvelle activité immobilière purement estivale. Mohamed,

l’un des propriétaires de ce genre de résidence, à la fois individuelle et collective, érigée à une centaine de mètres de la plage, en contractant un prêt bancaire, a-t-il confié, en soulignant que depuis quatre ans, il loue à des particuliers dont certains sont devenus des habitués.

Possédant une habitation en R+2, ce propriétaire n’a pas caché qu’il active dans l’informel sans délivrer la moindre paperasse à ses locataires.

Il perçoit un acompte situé entre 5000 et 10 000 DA pour des F1 à 80 000 DA par mois alors que l’annonce sur le site ouedkniss.com le F1 est proposé à 15 000 DA la semaine. «Cet acompte n’est pas remboursable dans tous les cas. Cela dépend des cas du préjudice causé», a-t-il indiqué, en précisant : «Si je suis prévenu à temps du désistement je rembourse.»

L’habitation est une nouvelle bâtisse pas tout à fait finie, sur sa porte une pancarte sur laquelle est inscrit «Location F1 et F2» avec deux numéros de téléphone.

Elle est composée de deux F1 et de quatre F2, pas encore peints, carrelés et ayant pour seul ameublement des lits d’une place avec des matelas peu confortables, une petite table et une autre haute faisant office de table à télé qui n’est pas fournie par le propriétaire ni d’ailleurs les draps ni les oreillers. Un coin cuisine avec un fourneau à trois feux et un réfrigérateur mais pas de vaisselle. Pour les sanitaires, ils se composent d’un receveur douche sans eau chaude avec des WC.

En face, une somptueuse villa laisse entrevoir le luxe d’extérieur, une pancarte accrochée à la grille identique à celle du voisin avec les mêmes indications avec un numéro de téléphone. Le propriétaire n’était pas sur place, mais son voisin a fait savoir que les prix sont plus chers puisque le F1 est proposé à 140 000 DA par mois.

Situé non loin du port, le quartier présente une urbanisation chaotique révélant une absence totale des autorités.

Sur la plage, d’anciens chalets de Sonatrach, dont certains sont également loués aux estivants pour un montant variant entre 40 000 et 60 000 DA, voire plus, car tout dépend du confort.

A Berrard, à 2 km de la plage, pour une maisonnette à 80 000 DA

Ailleurs, à Berrard (Aïn Tagouraït), au village, un jeune homme loue sa vieille maison composée de deux pièces cuisine, salle de bains et WC, avec téléviseur et parabole, probablement un héritage, vu l’état de la demeure style coloniale sans clôture, mais un intérieur proche du confortable.

La maison, située dans une impasse résidentielle, se constitue d’un salon avec salle à manger, d’une chambre à coucher, d’une cuisine donnant sur une petite terrasse, équipée d’une cuisinière et d’un réfrigérateur et de la vaisselle. Le prix de la location est de 80 000 DA par mois.

La plage la plus proche est située à environ 2 kilomètres à l’entrée du village. Le propriétaire assure que le quartier est sûr et pour la réservation il faut verser un acompte de 10 000 DA sans avoir le moindre papier en contrepartie.

Des gens louent leurs propres demeures

Plus loin à Cherchell, le propriétaire d’un F3 loue son appartement situé au 4e étage, au centre-ville, pour le week-end et les vacances durant toute l’année. De saison en saison, les prix varient entre 5000 DA le week-end, durant la basse saison et à 100 000 DA minimum en été.

A Béjaïa, une femme loue l’appartement de sa maman, un F3 situé au centre-ville, pour un prix fixe de 2500 DA par jour avec paiement à l’avance, de juin à septembre, sans délivrer aucun document attestant de ce paiement.

Dans la même wilaya, à Tichy, au complexe Capritours, le propriétaire d’un bungalow F3 le loue environ 10 000 DA par jour, sans aucun contrat.

Fella Midjek