Le laboratoire pharmaceutique algérien LPA, la première entreprise privée algérienne en industrie pharmaceutique créée en 1991, est sur le point d’être cédé au groupe pharmaceutique britannique Glaxo Smith Kline (GSK), numéro 2 mondial du secteur. Cette opération est actuellement en phase de négociations entre les premiers responsables des deux groupes.
Une action qui permettra à Glaxo de renforcer sa gamme de produits, d’autant qu’il détient déjà 33% du capital de LPA. Premier partenaire privilégié de l’entreprise, GSK projette d’acquérir ce type d’entreprise pour pouvoir diversifier ses activités, et la décision du gouvernement portant sur l’interdiction d’importation de médicaments produits localement (arrêté du 30 décembre 2008) semble encourager cette forme de transaction.
Une procédure qui permettra à la multinationale d’occuper une place importante dans le marché national, sachant que des pertes en termes de chiffres d’affaires étaient prévisibles pour les multinationales depuis la mise en œuvre de la décision du gouvernement. Le Laboratoire pharmaceutique algérien, situé dans la zone industrielle de Boudouaou est l’une des premières entreprises privées en Algérie à réaliser la transition de l’importation vers la production de produits pharmaceutiques. Elle a concrétisé depuis sa création plusieurs projets d’investissement avec l’association de plusieurs laboratoires étrangers importants dont Sanofi Synthélabo, Viatris, Biogaran, Bil, Cephalon et la distribution avec une dizaine de fournisseurs dont Novartis, GSK, Roche, Sandoz, Chiesi Serono, 3M, MSD et ICN.
Du côté de LPA, cette opération est incontournable, en raison de l’environnement actuel de l’industrie pharmaceutique, que ce soit au niveau national ou international. Tout en conservant son identité propre, LPA a engagé des négociations qui n’ont pas encore abouti à une décision officielle, pour céder la majorité de l’entreprise familiale à GSK. Le président du groupe, Aït Adjedjou Mustapha, est formel : « Pour le moment, nous sommes en phase de négociations pour la recapitalisation. Rien n’est encore décidé mais si cela venait à être officialisé, j’avoue que c’est dans le souci de préserver cette entreprise familiale et renforcer ses capacités pour un meilleur développement. Je me lance dans une nouvelle perspective régionale afin de mieux consolider l’entreprise. GSK est notre premier partenaire et c’est dans notre intérêt de pouvoir faire une alliance stratégique en s’associant à l’un des plus grands groupes pharmaceutiques mondiaux. Mais tout cela dépendra de certains paramètres. »
Pour Mustapha Aït Adjedjou, président du groupe, bien que la protection de la production nationale revendiquée depuis des années est aujourd’hui « acquise », les entreprises algériennes n’ont toutefois pas les moyens d’aller vers des produits innovants. « Il n’est pas possible pour nous d’acheter des dossiers de fabrication qui coûtent excessivement cher. Nous n’avons pas les moyens d’aller vers la fabrication de produits innovants », a-t-il indiqué. A noter que LPA propose une gamme de produits fabriqués sous licence de leaders mondiaux et d’autres issus de sa propre Recherche et Développement. Par ailleurs, il est à signaler que GSK vient de racheter le laboratoire UCB pharma Algérie mais l’acquisition de LPA serait éventuellement un des projets du groupe.