L’ouverture d’un centre culturel algérien en Grande Bretagne, entendu comme un lieu de rencontre et de ressourcement privilégié pour les ressortissants algériens établis dans ce pays, vient en tête des objectifs que cette communauté souhaite voir se réaliser durant l’année qui commence.
Tous les Algériens de Londres interrogés par l’APS insistent sur l’urgence de les faire bénéficier d’un centre culturel, une « Maison Algérie » qui les rapprocherait de leur concitoyens dispersés dans toute la ville, et au-delà, sans point d’attache réel, mis à part « quelques cafés orientaux », entre autres. « Dar El djazair » permettrait également, dit-on, de faciliter l’intégration des nouveaux venus dans leur nouvel environnement et surtout de maintenir, en terre d’exil, des liens affectifs et culturels constants avec le pays natal, notamment pour ceux, nombreux, qui s’en sont éloignés depuis longtemps. D’autres communautés comme les Turcs, les Indonésiens ou encore les Polonais ont bien leurs centres culturels pendant que les Algériens se contentent souvent du statut d’hôtes de ces mêmes communautés lorsque celles-ci célèbrent telle ou telle fête nationale ou religieuse, note avec une pointe d’amertume et en guise de plaidoirie une mère de famille établie à Londres.
Et puis, argue-t-elle encore, un centre culturel « ce n’est pas seulement un prolongement commode du pays à l’étranger où des Algériens trouveraient matière à rencontres conviviales au bon souvenir de la mère-patrie, c’est aussi un lieu où les citoyens du pays d’accueil pourraient accéder plus facilement aux informations sur l’histoire et le présent de l’Algérie ».
Un centre culturel constituerait tout aussi bien le cadre dans lequel pourraient s’exprimer, culturellement parlant, des talents algériens éparpillés ici et là en Grande Bretagne, sans compter ceux qui viendraient du pays donner des représentations à la mesure de la variété culturelle qui caractérise l’Algérie, soutient encore cette Algérienne, enseignante de son état.
Pour sa part, Karim, 40 ans, employé dans une grande surface, considère que la « petite » communauté algérienne de quelque 30.000 âmes, ainsi rassemblée dans un même espace communautaire et mieux informée elle-même des projets de développement algériens, pourrait pousser, d’une certaine façon, les investisseurs britanniques à entrer plus souvent en contact avec le marché algérien.
Une immense soif d’information
Pour Djamel, marié et père de deux enfants, vivant en Grande Bretagne depuis 1995, la création d’un centre Algérie « comblerait un vide immense ressenti par nos compatriotes comme une injustice, celui de réunir une communauté nationale dispersée et sans attache réelle avec le pays natal ». Plus explicite, il suggère l’ouverture à Londres d’agences bancaires algériennes en vue de faciliter les transfert d’argent vers le pays et, surtout, d’informer des facilités décidées à Alger en faveur de l’émigration et pouvoir ainsi réaliser certains de ses « rêves » comme par exemple acquérir un logement en Algérie.
Ce commerçant londonien déplore, sur ce, le « manque flagrant » d’informations au sujet de toute mesure gouvernementales dans le domaine du logement et son financement. « Ce thème intéresse beaucoup notre communauté établie en Angleterre alors qu’une simple agence bancaire nationale ou, mieux, un centre culturel peuvent remplir ce rôle », propose-t-il.
Une « stratégie globale » pour la prise en charge de la communauté nationale à l’étranger a été annoncée récemment par le Gouvernement par la voix du secrétaire d’Etat concerné, M. Halim Benatallah. Elle englobe des mesures sur les plans social, économique, culturel et éducatif à mener dans un esprit de concertation entre les institutions de l’Etat et les ressortissants algériens à travers leurs associations et leurs élites.
En l’occurrence, l’ouverture d’un centre culturel algérien en Grande Bretagne est prévue dans ce programme de reprise en main des problèmes des Algériens installés à l’étranger.