Lourds bilans des accidents de la circulation en Algérie, L’hécatombe routière, casse-tête insoluble ?

Lourds bilans des accidents de la circulation en Algérie, L’hécatombe routière, casse-tête insoluble ?

Il est un phénomène dramatique qui revient fréquemment. Il ne se passe pas une journée sans qu’un chiffre effarant de décès ne soit signalé. Récemment, les services de la Gendarmerie nationale ont rendu public un bilan soulignant qu’au niveau national, l’Algérie a connu en ce début de semaine un jour meurtrier en matière de décès, à savoir 23 morts et 36 blessés.

Al’Est du pays, la wilaya de Biskra a enregistré un nombre de cinq victimes. Sur la route reliant Ghardaïa à Berriane, quatre personnes avaient péri. Quatorze autres malheureux de la route tués dans d’autres régions, un constat terrible en une journée.Ce qui surprend tout le monde, c’est que les accidents routiers ne touchent pas uniquement des zones bien limitées, ils frappent l’ensemble du territoire national.

L’Algérie, il y a quelques années, a été classée au quatrième rang dans le monde arabe en matière d’accidents de la route. Mais cette statistique semble bien être révolue, pour une raison bien évidente, les accidents augmentent à une vitesse incontrôlable. Les statistiques révèlent plus de 4 500 morts en un an, ce chiffre oscille d’une période à l’autre et plus souvent, les indices ne font que monter.

Désormais, les routes algériennes absorbent des corps humains à tout moment. Les gens effectuent leur voyage tout en implorant Dieu d’arriver à destination sains et saufs, ils sont totalement conscients que la route ne constitue pour eux qu’un péril permanent. La tristesse ne s’apaise plus, elle s’envenime plutôt suite aux handicaps que subissent les blessés, ils continuent ainsi leur vie endeuillés à jamais.

Le facteur humain, premier responsable

Il n’en demeure pas moins que la majorité des accidents marqués sur l’ensemble du réseau routier national, reviennent à l’insouciance humaine quant à prendre les précautions nécessaires qu’exige la conduite du véhicule, ils ne mette plus leur ceinture de sécurité, ils ne donnent aucune importance aux plaques de signalisation, ces chauffeurs ne savent que comment effectuer des dépassements interdits et pratiquer des excès de vitesse.

Au volant, les conducteurs sont fascinés par les communications téléphoniques et plus particulièrement lorsqu’ils se trouvent seuls dans leur voiture. Dérivatif inutile et souvent fatal. L’homme qui commet une infraction, qui génère un accident, fait participer son entourage à subir le même destin, il passe, en effet, d’une victime à un criminel sans que la loi ne le qualifie comme tel.

L’état lamentable des routes

Pour les usagers, dans de telles routes en pleine dégradation, les accidents n’auront jamais de fin, la faute en incombe à l’Etat qui maintient sa négligence, les opérations de restauration des voies publiques ne se font que quand la population descend dans la rue protester et, une fois l’opération entamée, elle finit tout le temps sans qu’elle soit accomplie dans les normes. Il est une vérité à ne plus dissimuler, les chemins publics, majoritairement endommagés, entravent la bonne circulation des voitures en causant parfois des dégâts considérables matériels et humains.

Quand les autorités peinent à trouver les vraies solutions

L’Algérie ne cesse, depuis un bon moment, de mettre en place un dispositif sécuritaire en vue de lutter efficacement contre les accidents de la route, elle a engagé des réformes de types divers, administratives, juridiques et sécuritaires, elle a pu construire un nombre important de routes nationale et communales qui n’existaient pas avant.

Ça n’a pas raté, les accidents tuent plus qu’avant si ce n’est à chaque réforme appliquée. Alors, peut-on dire à l’Algérie de ne plus instaurer aucune réforme sécuritaire ? Les accidents vont finir par miraculeusement disparaître ? Lors d’une visite à Sisdi Bel- Abbès, le ministre de Transports, Amar Ghoul, a souligné pleinement, que des mesures efficaces et appropriées seront prises dans l’immédiat, dans le cadre de la lutte contre le phénomène des accidents de la route.

Il précise également qu’une pareille volonté de limiter la montée croissante des accidents, ne peut être envisagée qu’en faisant appel aux autres autorités telles que l’Intérieur, l’Energie, les TIC et les Transports. Le ministre a évoqué l’obligation d’un accord collectif performant dans l’intention de trouver les bonnes solutions qui contribuent à une diminution prompte et radicale du désastre.

Il est temps de ne plus se focaliser uniquement sur l’application des lois de répression, la piste de sensibilisation et de protection a le pouvoir d’influencer sur le comportement du conducteur en matière de lutte contre les tragédies routières, a-t-il ajouté. Le ministre des Transports conclut que la modernisation du transport collectif constitue un atout focal qui sert à baisser les catastrophes routières.

Pour une relecture des démarches entreprises

Il s’avère que tout le monde a quelque chose à défendre et la contradiction s’agite en tous sens, entre ceux qui se disent victimes et les autres qui affirment catégoriquement leur innocence.

Le pire, c’est que les indicateurs sont au rouge et la route dévore sans cesse des nombres incalculables de personnes. Les efforts consentis par l’Etat sont tous tombés à l’eau, ni le permis à points, ni les amendes infligées aux infractions commises par les conducteurs, ni les retraits de permis à effet suspensif, ni les campagnes de sensibilisation, ni les infrastructures routières nouvellement bâties, ni la soumission obligatoire du véhicule au contrôle technique n’ont abouti à réduire les tragédies répétitives des accidents.

Les éliminer s’annonce une mission impossible pour l’Etat algérien. Tous les records sont battus et les questions qui se posent sont aussi nombreuses : qui conduit au volant ? Qui est cet homme qui ne fait guère attention à sa vie, ne craint plus la loi? En vérité, une lutte acharnée s’observe régulièrement sur les routes algériennes, entre des conducteurs prudents et des chauffards qui se réclament prioritaires absolus là où ils se trouvent.

Au demeurant, l’Algérie n’a ni le temps ni le choix, elle se trouve dans l’urgence de revoir ses décisions en ce qui concerne sa politique de lutte contre les accidents routiers. Le recours aux expériences étrangères, pour mieux cerner le mal et ainsi mettre en oeuvre des remèdes plus persuasifs, pour une route sans danger et un chauffeur plus vigilant, tout ça, rentre sérieusement dans la logique des choses actuelles et s’avère l’une des probables décisions pour lesquelles l’Algérie optera prochainement.

H. T.