Loukal légalise-t-il le blanchiment ?

Loukal légalise-t-il le blanchiment ?
Le gouvernement s’apprête à décréter une loi permettant aux détenteurs de capitaux de déposer leur argent dans les banques sans qu’ils ne soient obligés de justifier l’origine de leurs fonds. Confronté à un manque de liquidités, le gouvernement est prêt à tout, même à fermer l’œil sur l’origine de l’argent propre soit-il ou sale. Ce qui laisserait planer des doutes sur des blanchiments d’argent. Blanchir de l’argent remonte à Al Capone, célèbre gangster américain des années 20 qui, pour pouvoir réutiliser l’argent de ses crimes, utilisait un réseau de blanchisseries. Depuis, chaque année, 440 à 1300 milliards d’euros seraient blanchis dans le monde. Les autorités algériennes ne peuvent pas en réalité ne pas enquêter sur un argent qui pourrait provenir du blanchiment d’argent ou du financement de terrorisme. Deux pratiques interdites au niveau international. Blanchir de l’argent sous-entend qu’on est en possession d’argent sale, c’est-à-dire de fonds générés par des activités illégales, telles que la fraude fiscale, le trafic de drogues, d’armes, d’êtres humains, ou toute activité mafieuse. Le blanchiment de cet argent consiste à le “nettoyer“ de ses provenances douteuses, afin de le remettre dans le circuit légal. Réutiliser directement de l’argent gagné illégalement serait se jeter dans la gueule du loup: l’argent sale est rapidement repéré lorsqu’il est mis en circulation. D’où la nécessité pour les gangsters, mafieux et autres criminels de le recycler. Le nouveau dispositif algérien s’ajoute à celui déjà mis en place en 2015 par l’ancien ministre des Finances, Abderrahmane Benkhalfa. Il s’agit d’une loi permettant une « déclaration fiscale volontaire » donnant la possibilité aux porteurs de fonds de déposer leur argent dans les banques sans s’exposer à des pénalités, en contrepartie du paiement d’une taxe de 7%. La disposition n’a rapporté que 400 milliards de dinars, soit près de 4 milliards de dollars.
Rachid M.