La secrétaire générale du Parti des travailleurs, Mme Louiza Hanoune, a animé hier à Oran une conférence des cadres de son parti. Dans son intervention, elle mettra en exergue ce qu’elle a qualifié de plan de partition de la région de l’Afrique du Nord, «un plan qui vise la somalisation de la Libye et qui n’a pour objectif que de redonner vie au complexe militaro-industriel pour résorber les effets de récession économique que vivent les pays impérialistes qui sont à la tête de la coalition réunie sous l’étendard de l’Otan».
Mme Hanoune a salué la position de l’Algérie qui refuse de reconnaître le CNT et de cautionner «un coup d’Etat militaire réalisé sous la coupe de l’Otan et les supplétifs des USA que sont la France et la Grande-Bretagne. J’appelle le gouvernement à persévérer dans cette position de principe, malgré les pressions exercées sur lui», fera-t-elle remarquer.
Dans son discours, elle ne manquera pas de souligner que la rencontre avec ses militants à Oran s’inscrit dans le cadre d’une nouvelle dynamique décidée par le bureau politique du PT, «et qui vise à mettre ses militants en état d’alerte et à rester vigilants pour répondre aux défis nés des changements que connaît le monde et le monde arabe en particulier».
Elle dira dans ce cadre que l’Occident, alerté par le mécontentement de ses citoyens, depuis l’apparition des indices d’une récession économique, «se ménage des voies de salut par la mise en branle d’un plan néocolonial qui vise à contrecarrer les effets de la crise économique sur la société occidentale par le renforcement du complexe militaro-industriel.
Le plan des frappes aériennes de l’Otan ont été discutées et planifiées au siège de l’Africom à Stuttgart. La France et la Grande-Bretagne ne sont que des supplétifs et des sous-traitants pour les Etats-Unis qui sont en train d’installer, à petites touches, le plan du nouveau Proche-Orient», fera-t-elle remarquer.
Abordant la situation sociale en Algérie, elle appellera le gouvernement à apprécier à sa juste valeur la maturité du peuple qui a refusé d’être l’outil de plans visant la stabilité du pays et sa souveraineté. «Le 17 septembre, des jeunes n’ont pas répondu aux appels lancés via Facebook.
Ils ont pris l’initiative de lancer des campagnes d’assainissement et de nettoyage dans leurs quartiers. Les décideurs doivent prendre en considération cette maturité affichée par la jeunesse, qui est en droit de revendiquer des perspectives pour son avenir».
Tout en saluant les dernières augmentations salariales et les décisions de certains secteurs du gouvernement, elle fera remarquer que cela reste insuffisant, tant qu’on ne comblera pas les disparités en matière de salaires et de niveau de vie.»
Il est nécessaire de réévaluer l’échelle mobile des salaires, seule condition pour garantir un Smig honorable aux travailleurs. Il est nécessaire de stopper l’inflation. L’Etat doit rouvrir les souk El Fellah et les galeries qui lui permettent de contrôler la disponibilité et les prix de vente des produits de large consommation».
La SG du PT saluera par la même occasion la décision du ministre de l’Education nationale d’intégrer plus de 29 000 enseignants contractuels «mais cela reste insuffisant car il faudra plus pour donner de l’espoir à la jeunesse. Il ne faut plus permettre aux manipulateurs de saisir l’occasion de troubles lors de la distribution de logements pour mettre en branle leurs plans. L’effort de l’Etat est considérable en matière de logement, mais il reste en deçà des attentes.
C’est pourquoi je préconise la création d’une aide au logement, destinée aux couches sociales défavorisées et qui leur permettra de louer un toit en attendant de bénéficier d’un appartement», dira-t-elle.
Concernant le processus de réformes politiques, elle fera remarquer qu’il est biaisé. «Il faut en finir avec les institutions héritées du parti unique et de la tragédie nationale.
La solution passe par une constituante qui aura la charge d’élaborer une nouvelle Constitution et d’organiser des élections législatives anticipées pour élire des institutions qui seront l’émanation de la volonté populaire. Tel qu’il est mené, le processus ne mènera nulle part», dira-t-elle avant d’appeler ses militants à aller à la rencontre de la société pour élargir la représentation populaire du parti et expliquer aux populations les défis de l’heure.
Par F. Ben