C’est à Blida que le PT (Parti des Travailleurs) tient cette année son université d’été qui a lieu jusqu’au 6 août courant, en présence d’un grand nombre de cadres du parti qui ont afflué de toutes les wilayas du pays.
La secrétaire générale du PT, Mme Louiza Hanoune, a donc procédé à l’inauguration des travaux de cette université en fin de matinée de ce vendredi en prononçant une allocution qui a duré plus d’une heure et dans laquelle elle a parlé des grands dossiers qui feront l’objet des discussions aussi bien au niveau des ateliers prévus à cet effet, qu’à celui des séances plénières.
Au début de son discours, la SG du PT a fustigé le journaliste qui a écrit que Mme Louiza Hanoune aurait pu attendre encore 15 jours (après le Ramadhan) pour organiser l’université d’été au lieu de torturer les cadres du parti pendant le mois sacré. Elle lui a répondu en affirmant que le mois de Ramadhan n’est pas celui de la sieste ininterrompue ni de la paresse et que : « nous n’avons pas été éduqués à tout arrêter durant le mois de Ramadhan mais plutôt à redoubler d’effort dans tous nos actes » tout en rappelant que le congrès du parti de 2006 avait été tenu au mois de Ramadhan et qu’il a été un succès total.
La SG a ensuite présenté l’ordre du jour de cette université qui durera quatre jours et qui commence par une question de grande actualité, celle de l’économie nationale et qui porte comme titre : « pour une économie nationale capable de pérennité : état des lieux et perspectives futures ». Mme Louiza Hanoune déclara que c’est un sujet brûlant sur lequel se penchera le parti pour dire si, actuellement, l’Algérie est un Etat nationaliste qui travaille dans l’intérêt de la Nation ou bien un Etat qui favorise les intérêts impérialistes au détriment de ceux de son peuple ou, enfin, est-ce un Etat composé d’une poignée d’individus qui se sont faits prioritaires pour se partager les richesses nationales. C’est d’ailleurs le sujet sur lequel elle s’étalera longuement en donnant des exemples qui ont mené à la déroute du capitalisme qui, selon elle, a montré ses limites avec la crise économique mondiale qui a touché de plein fouet les états européens. La SG rappelle que, pour que l’Algérie puisse conserver son unité et la paix qui va avec : « nous nous devons d’assécher la détresse dans le vivier social en luttant contre la politique de l’indigénat qui fait qu’il y ait des citoyens de souche inférieure qui n’ont aucun droit et ce en instituant une vraie justice sociale avec comme corollaire le droit à un logement décent, au travail, à la terre qui doit être restituée à ses véritables propriétaires ». Continuant sur sa lancée, Mme Hanoune rappelle que toutes les politiques qui ont été instaurées sans démocratie véritable ont échoué lamentablement en donnant comme exemple la Russie qui « est une grande révolution mais qui a été détournée par la bureaucratie qui l’a mise entre les mains de l’impérialisme mondial », avant de revenir à l’Algérie où, dit-elle : « il est vraiment déplorable qu’après 50 ans d’indépendance, 8 millions d’Algériens vivent au-dessous du seuil de pauvreté » en prenant comme preuve les chiffres du couffin du Ramadhan. Elle s’étonne aussi qu’il y ait des citoyens qui vivent avec des salaires de misère (pré-emploi et filet social) pendant des années alors que d’autres perçoivent des salaires mirobolants. « Ce qui nous rappelle le code de l’indigénat du temps du colonialisme français quand les colons avaient tous les droits et les Algériens aucun » a-t-elle précisé. Elle cite ensuite plusieurs statistiques de l’OMS (Organisation mondiale de la santé) qui font ressortir une augmentation du décès chez les enfants algériens causée par le manque de vaccins (ou le retard mis dans leur mise à la disposition des citoyens) ainsi que le retour de plusieurs maladies contagieuses qui avaient été éradiquées il y a plusieurs années tout en donnant le chiffre de 22 000 Algériens atteints de tuberculose comme exemple. La SG du Parti des Travailleurs s’en prend par la suite à des ministres qui veulent autoriser des industriels algériens à investir à l’étranger : « alors que le chômage chez nous est à un niveau alarmant » et affirme que cela n’est qu’une manière détournée pour permettre une hémorragie de devises au détriment des intérêts supérieurs de l’Etat algérien. Les autres points traités lors de cette université d’été ont trait aux réformes politiques « qui ont échoué faute de démocratie véritable », aux droits des peuples et des Etats de se défendre contre les guerres impérialistes et de démembrement et, enfin, le mouvement mondial des travailleurs et celui des syndicats qui verra l’intervention du SG de l’UGTA, Abdelmadjid Sidi-Saïd.
Les évènements qui ont lieu en Syrie et au Mali ont aussi été cités par Mme Louiza Hanoune qui affirme que c’est là la mise en œuvre du nouveau Moyen-Orient préconisé par les USA qui devra toucher tous les Etats, de la péninsule arabique jusqu’aux confins de la Mauritanie en passant, bien sûr, par l’Algérie qui devra faire très attention dans les prochaines années. Enfin, la SG du PT appelle le gouvernement algérien à accélérer la prise en charge des réfugiés syriens qui seraient plus de 20.000 en Algérie, en plus des dizaines de milliers de réfugiés maliens qui ont fui les affres du terrorisme chez eux. Mme Hanoune explique que la venue de ces milliers de réfugiés en Algérie atteste que notre pays a réussi à instaurer la paix et la stabilité en affirmant que son parti soutenait le gouvernement dans sa politique de non-ingérence étrangère et : « c’est d’ailleurs le fait que la crise sécuritaire qu’a traversée l’Algérie n’ait pas été internationalisée qui a fait que nous ayons réussi à trouver une solution interne qui a sauvé notre pays » a tenu à rappeler la SG.