La Commission nationale des élus du Parti des travailleurs (PT) s’est réunie, pendant le week-end, à la Mutuelle générale des matériaux de construction, sise à Zéralda. Dans son rapport préliminaire des travaux, présenté jeudi en présence des journalistes, la secrétaire générale de cette formation a rappelé que même si « la session est ordinaire », elle comporte « un caractère particulier », puisqu’elle intervient au lendemain de l’élection présidentielle et après une série de réunions, notamment celle du Comité central du PT.
Louisa Hanoune a également laissé entendre que la rencontre de Zéralda vient à point, notamment après le constat fait par le parti sur « l’homogénéité du Parti des travailleurs » et « une recomposition politique au sein de la société ».
Ainsi, pendant deux jours, les élus du PT auront à débattre, en séance plénière et dans les trois ateliers constitués, particulièrement sur le plan d’action du gouvernement, exposé récemment à l’APN par le Premier ministre. Dans son intervention qui a duré plus d’une heure et demie, le leader du PT a beaucoup insisté sur la loi électorale et celle relative aux communes, que les élus n’ont pas encore pris connaissance du contenu. Mme Hanoune s’est, en outre, interrogée sur le sens à donner à « la majorité (qui) revient au système majoritaire », sans cacher ses craintes sur le sort réservé au multipartisme.
L’intervenante est revenue sur le contexte international et les effets de la crise financière sur l’ensemble des pays, y compris l’Algérie. Elle a interpellé l’État sur la menace qui pèse sur le complexe d’El-Hadjar, lequel traîne une dette de plus de 22 milliards de dollars, en exigeant « une décision politique souveraine ». Non sans prévenir contre le danger représenté par les multinationales.
Louisa Hanoune a aussi commenté la feuille de route d’Ahmed Ouyahia qui comporte, selon elle, « des aspects positifs, mais également des contradictions ». « Nous avons enregistré que les préoccupations des jeunes, des travailleurs et des paysans sont contenues dans le plan d’action du gouvernement », a par ailleurs déclaré Mme Hanoune, en se gardant de faire de « la chita » (la brosse) au Premier ministre. Et, pour préciser davantage son idée, elle a souligné plus loin que « dans tous les domaines, nous voyons qu’il y a de bonnes intentions.
Mais, comment cela va-t-il se faire ? Nous attendons donc les textes de loi pour avoir une idée plus précise et pour nous positionner ». L’autre point longuement développé par la responsable du PT se rapporte aux « attaques » dont cette formation et son leader sont victimes, au sein de l’APN. Des « pratiques » émanant de certains députés, qui n’ont même pas été rappelés à l’ordre par le président de l’Assemblée, M. Ziari.
« L’APN n’est pas une véritable Assemblée. Le niveau a beaucoup baissé dans cette enceinte », a signalé Mme Hanoune, convaincue que la revendication de la dissolution de l’Assemblée émanant de son parti est toujours d’actualité. La secrétaire générale du PT s’est d’ailleurs demandée si cet « acharnement » dirigé contre les députés du PT et sa propre personne, et si « les immixtions (sur les rétributions des députés) du secrétaire général de l’administration dans les affaires (de son) parti » ne visent pas autre chose.
« Est-ce qu’on veut pousser le PT à quitter l’APN ou à se plaindre à l’Union interparlementaire mondiale, dont le Parlement algérien est membre ? », s’est-elle interrogée. Louisa Hanoune a, cependant, tenu à préciser que « tant que nous pouvons exprimer notre avis au sein de l’APN, nous restons à l’Assemblée ».