Louisa Hanoune «Une Constituante, sinon des législatives anticipées»

Louisa Hanoune  «Une Constituante, sinon des législatives anticipées»
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Plus que jamais, pour Louisa Hanoune, le salut du pays passe par une Constituante. A défaut, il serait de bon aloi que le président de la République entame les réformes politiques qu’il a annoncées en 2009 puis réitérées le 19 mars dernier par des législatives anticipées, suivies des locales. C’est l’axe principal du discours développé par la porte-parole du Parti des travailleurs lors d’un meeting tenu jeudi à Tizi-Ouzou.

Les bouleversements induits par la révolution tunisienne sur toute la région ont inspiré à Louisa Hanoune un discours qui l’a obligée à ne réserver que quelques mots à l’événement pour lequel elle a programmé un crochet par Tizi-Ouzou : la commémoration du Printemps berbère. Juste le temps de lancer une pique aux «séparatistes et régionalistes», puis de promettre qu’elle militera et pour l’enseignement obligatoire de tamazight sur l’ensemble du territoire national et pour l’institution d’un secrétariat d’Etat chargé de la promotion de tamazight, puis à Louisa Hanoune de s’élancer dans un long laïus à travers lequel elle ne ménagera ni le secrétaire général du FLN, auteur «d’absurdités politiques», ni les pouvoirs publics.

Le premier pour avoir avancé ses arguments pour rejeter la Constituante et les élections anticipées, les seconds pour avoir concédé des exonérations d’impôts «inacceptables» à ceux qu’elle appelle les barons en guise de mesures destinées à calmer la colère du peuple. Les transformations majeures que connaît la région en ce moment ne font pas de l’Algérie un pays immunisé, comme le laisse croire «l’Alliance qui tire vers l’arrière», clamera, entre autres, la porte-parole du Parti des travailleurs qui qualifiera la dynamique enclenchée par le mouvement de revendication qui secoue le pays de «très intelligent» et, surtout, «il a un contenu politique», contrairement à ce que pensent Ouyahia et Belkhadem.

Hanoune ira encore plus loin dans sa diatribe contre les institutions puisqu’elle les considère, en l’état actuel des choses, comme «un danger» ; et c’est à ce titre que le président de la République doit s’engager dans les réformes politiques qu’il a promises.

«L’Assemblée constituante est une exigence incontournable parce qu’il faut revenir au peuple», argumentera-t-elle, avant d’avancer la proposition «des législatives anticipées suivies des élections locales, le tout après révision de la loi électorale». Cela, au cas où la Constituante est rejetée, a-t-elle pris le soin de préciser. «La période des menaces est révolue !» s’écriera Louisa Hanoune pour ouvrir une parenthèse sur la levée de l’état d’urgence. Mesure qui ne trouve pas totalement grâce à ses yeux si le droit de marcher à Alger est dénié.

«Les étudiants ont marché ! Le ciel est-il pour autant tombé ?» poursuivra-t-elle avant de s’adresser aux ministres «[qui] combattent le mouvement social en cours», pour en finir avec la politique de l’autruche, pointant du doigt particulièrement les ministres de l’Enseignement supérieur et de la Santé. Puis de clore son passage devant son auditoire tizi-ouzéen ayant duré près d’une heure trente où elle est revenue sur le sujet qui lui tient à cœur. «Des réformes politiques hardies», pour sauver le pays de la désintégration qui menace les voisins.

M. Azedine