Louisa Hanoune tacle Ouyahia et Belkhadem

Louisa Hanoune tacle Ouyahia et Belkhadem
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Louisa Hanoune accuse le Rassemblement national démocratique (RND) et le Front de libération nationale (FLN) de «tenter d’exercer de la pression» sur le président de la République afin «d’imposer leur vision des réformes».

S’exprimant, hier, lors d’une rencontre avec ses militants à Alger, la secrétaire générale du Parti des travailleurs n’a pas ménagé Abdelaziz Belkhadem et Ahmed Ouyahia. Faisant allusion aux dernières déclarations de ce dernier, elle dira que «ceux qui prétendent, qu’il n’y a pas de crise politique se trompent ou font dans la politique de l’autruche».

Quant à Abdelaziz Belkhadem, elle dira que sa déclaration soutenant que le choix d’une Assemblée constituante est un saut dans l’inconnu relève de «l’absurdité politique». «L’Assemblée constituante permettra au pays de passer à un système politique amélioré», estime-t-elle, ajoutant que «c’est la poursuite de la politique actuelle qui mènera le pays vers l’inconnu».

A l’occasion, la première dame du PT a rappelé que le président a déjà annoncé son intention d’opérer des réformes approfondies, et de poursuivre en relevant que les déclarations de Ouyahia à ce sujet sont contradictoires. Plus loin, Mme Hanoune se demandera si la révision de la Constitution est possible sans le passage par une Assemblée constituante et la dissolution du Parlement. Elle réitérera à ce sujet son idée que l’Algérie a effectué un faux départ, à cause de la première Assemblée constituante qui a été privé par le parti unique de toutes ses prérogatives. Sur un autre plan, l’oratrice a relevé l’existence d’une «jonction entre les revendications sociales et politiques au niveau local». La protestation, selon elle, «va crescendo» et aboutit souvent à la demande de la dissolution des APC. La secrétaire générale du Parti des travailleurs précisera que «les derniers mouvements de contestation, que ce soit les rassemblements, les marches, les sit-in, les grèves etc., sont des actes politiques». En Algérie, affirme-t-elle, 37 mouvements de protestation ont été enregistrés en une seule journée. «Ces actions renseignent sur la précarité que vivent différentes couches de la société algérienne, et convergent toutes vers la présidence de la République, ce qui démontre la défaillance des autres institutions telles que les Assemblées locales, le Parlement et les ministères» a-t-elle noté. Louisa Hanoune estime que le mouvement social en Algérie est «500 fois plus puissant» que celui qui a fait tomber le régime en Tunisie.

Ces mouvements manquent de voies de mobilisation et d’union, et les autorités publiques doivent en finir avec la politique de la fuite en avant, avant qu’il ne soit trop tard. Tout en saluant la victoire du mouvement enclenché par les gardes communaux, la première responsable du PT a critiqué ouvertement le ministre de l’Intérieur, Dahou Ould Kablia, et souligné que «la politique de la menace est finie». Elle a, à cet effet, invité le ministre de la Santé à faire preuve de sagesse dans le règlement du problème des médecins résidents.

Par Aomar Fekrache