Louisa Hanoune s’en prend à Saïd Sadi

Louisa Hanoune s’en prend à Saïd Sadi

La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT) s’est illustrée, hier, à l’occasion de la tenue d’une réunion du bureau politique du parti en session ordinaire par une attaque en règle contre le président du Rassemblement pour la culture et la démocratie, (RCD), le Dr Saïd Sadi qui a pris part, samedi, à la marche initiée par la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD).

Prenant le soin de préciser, lors de la lecture de son rapport d’ouverture qu’elle « respectait les positions du RCD », la secrétaire générale du PT énumère néanmoins certaines positions du Dr Sadi pour qualifier le RCD de parti « de droite qui n’est ni révolutionnaire ni gauchiste ». Cela suffit pour Louisa Hanoune pour renvoyer l’échec de la marche du samedi 12 février au fait que « les citoyens ont la capacité de discernement.

Il n’y avait pas une volonté de marcher de la population », a-t-elle insisté. Louisa hanoune ne s’arrête pas là. Selon elle, « il était prévu que la marche allait vers un échec », en ce sens que pour elle « les jeunes n’allaient pas suivre les mots d’ordre d’un parti qui a refusé les mesures sociales annoncées par le gouvernement et qui a applaudi les réformes structurelles imposées par le FMI et l’Union européenne ». Elle charge aussi le président du RCD qui a déclaré que les 70 milliards qu’auraient détournés le président égyptien ne représentait que « l’argent de poche de ce qui aurait été détourné en Algérie ». Pour Louisa Hanoune ces « paroles sont dénuées de tout sens d’éthique et de morale » et interpelle le Dr Sadi de fournir « des preuves» de ce qu’il a avancé, si il en a, ce dont elle en doute fort.

L’ancien chef de Gouvernement, Ahmed Benbitour qui a exprimé son soutien à la marche pour le changement et la démocratie a eu lui aussi pour son grade et à Louisa Hanoune de s’interroger : « Le changement pour aller où ?» et elle tire la sonnette d’alarme à l’égard du dernier rapport du FMI qui critique les mesures sociales prises par le gouvernement et les dépenses publiques. « Ce sont des provocations contre notre jeunesse », a-t-elle estimé. Elle juge dans ce cadre que la TV algérienne devrait organiser des tables rondes pour expliquer le sens de ces mesures qu’elle a qualifiées d’ailleurs d’ « insuffisantes », préconisant d’ « autres mécanisme pallier la baisse du pouvoir d’achat des ménages ».

Elle critique le « dispositif irréel », mis en place par les services de sécurité pour empêcher la marche pour le changement et la démocratie et le qualifie « d’anachronique », s’interrogeant « pourquoi tout ce déploiement ». Evoquant la chute de Ben Ali et de Hosni Moubarak, Louisa Hanoune persiste et signe en réitérant que « la situation de l’Algérie diffère, même si elle trouve quelques similitudes, de la Tunisie et de l’Egypte » et estime, se référant aux dernières déclarations du Conseil suprême des forces armées égyptiennes (respect des accords et conventions internationales, notamment ceux du Camp David) que « la révolution est détournée et vidée de sa substance ».

Elle salue par la même occasion la création du Comité de défense de la révolution égyptienne, expliquant que « la révolution a fait tomber Moubarak, mais son régime est resté », et annonce la création par le PT de « comité de révolutionnaires qui auront pour missions d’anticiper les étapes» de sortie de crise et interpelle le président de la République qui selon elle « ne croit pas aux bicaméralisme », pour convoquer des élections anticipées, à l’effet d’élire une assemblée constituante pour rendre la parole au peuple et « amender la loi électorale », pour séparer le monde des affaires de la politique. Enfin, Louisa Hanoune n’est pas contente de la couverture des chaînes satellitaires des évènements qui se déroulent dans notre pays.

Elle exprime un souhait ou un rêve. Elle rêve de voir Al Jazeera pour le Qatar et El Arabya pour l’Arabie saoudite couvrir un jour une grève, les activités d’un syndicat ou un mouvement populaire. Pour France 24, elle lui reproche de pratiquer une certaine censure à l’égard du mouvement ouvrier français.