Écrit par NADIA BELLIL
L’opacité qui domine toujours la scène politique, à quelques mois de l’élection présidentielle, agace la première responsable du Parti des travailleurs (PT) Louisa Hanoune. Une situation qu’elle a fortement critiquée, vendredi à Zéralda, à l’occasion de la tenue des travaux de la première session du comité central après le congrès du parti.
Elle est revenue, à cette occasion, sur les questions de l’heure, à commencer par la prochaine présidentielle.
D’entrée, et comme à l’accoutumée, la patronne du parti fait état d’un «climat d’opacité». Selon elle, «personne ne peut se positionner par rapport à la présidentielle d’avril prochain en l’absence de données claires». «Le manque de communication autour de la prochaine présidentielle limite le champ d’action des partis et risque même d’alimenter l’inquiétude chez les électeurs», a-t-elle soutenu, précisant que «l’absence de clarté suffisante laisse aussi le champ libre aux spéculateurs».
Selon elle, le pays est plongé dans une crise politique «qui a des répercussions économiques et sociales qui limitent le débat politique». Estimant que «la convocation du corps électoral par le président de la République mettra fin à toutes les supputations et amènera tout un chacun à se positionner», Louisa Hanoune s’interroge par rapport aux garanties de transparence de cette élection. «Dans quel contexte juridique sera tenue cette élection ? Quelles sont les garanties quant à sa transparence», s’est-elle interrogée. Quoi qu’il en soit, aux yeux de la responsable du PT «que la prochaine présidentielle soit organisée ou non à la date prévue, l’élection d’une assemblée constituante est la seule issue à la situation actuelle du pays».
Dans le même ordre d’idées, elle fera observer que «la présidentielle sera un examen pour la nation et le peuple doit rester uni et ne pas céder aux pressions», tout en mettant en garde contre les menaces extérieures qui guettent le pays, notamment en période électorale. Par ailleurs, Louisa Hanoune a proposé la création d’un secrétariat d’Etat à l’amazighité, doté de toutes les prérogatives pour la promotion de la culture amazighe dans toutes ses dimensions. Son argument est que «la promotion de l’identité amazighe dans toutes ses dimensions passe par la création d’un secrétariat d’Etat doté de toutes les prorogatives et de moyens matériels et scientifiques lui permettant de jouer son rôle», faisant observer que «plusieurs questions, encore en suspens, liées à l’identité, impliquent une révision des lois existant et la promulgation d’autres, d’où la nécessité de créer un secrétariat d’Etat». Evoquant, par ailleurs, la situation économique du pays, Mme Hanoune a réitéré la revendication de sa formation politique quant à «la nécessaire révision du système fiscal» étant donné, a-t-elle dit que «les restes à recouvrer (de recettes fiscales) au titre de l’année 2018 dépassaient les 70 milliards USD».
Sur le plan organique, elle a indiqué que le comité central élira sous peu un nouveau bureau politique et arrêtera un plan d’action pour la concrétisation des décisions et objectifs du 7e congrès, dont celui d’intégrer 100 000 nouveaux militants.