C’est une Louisa Hanoune plus que jamais offensive qui s’est présentée samedi à Guelma pour y animer un meeting à la salle Salah Boubnider pleine à craquer.
Le ton tranchant et direct dont elle use ces derniers temps, pour pourfendre « l’oligarchie » qui gravite autour du pouvoir, est ce qui lui vaut ce succès populaire. Et pour rester sur ce registre, elle est encore revenue sur sa polémique avec la ministre de la culture.
Elle maintient ses accusations, notamment la bourse obtenue par son fils via l’ambassade d’américaine en échange de la mise à disposition du TNA.
Hanoune persiste à dire aussi que Nadia Labidi a profité de son poste de ministre pour faire profiter son entourage de l’enveloppe allouée à la manifestation « Constantine capitale arabe 2015″. Hanoune reproche aussi à la ministre d’avoir utilisé contre elle des méthodes de barbouzes, en lui envoyant chez elle et un jour férié des policiers pour lui remettre un courrier.
Et plus que jamais sûre de son fait, Louisa Hanoune lance un défi : qu’elle dépose sa démission ! « A mon corps défendant, je demanderai la levée de mon immunité parlementaire et nous laisserons la justice régler sereinement cette affaire » !
Dans la même foulée, elle ramasse aussi le ministre de la santé sur l’acquisition de matériel médical pour l’hôpital d’Annaba.
Elle lui reproche la désignation d’une entreprise du secteur privé versée dans le bâtiment, pour négocier avec des partenaires étrangers l’importation d’équipements médicaux, dans une allusion certainement à l’entrepreneur Ali Haddad.
Après avoir passé en revue ces deux ministres, de la culture et de la santé, en se demandant « pourquoi le président et le Premier ministre ne font rien ? », elle s’attaque à « l’oligarchie » qui veut vendre la pays pour s’enrichir, trahissant ainsi le sang des martyrs de la Révolution.
Ali Haddad , sans être cité nommément, en a eu lui aussi pour son grade. Il est accusé de recevoir des ambassadeurs pour discuter de l’économie nationale, chose qui relève selon elle de la souveraineté nationale.
« Nous assistons à une délinquance ministérielle et certains membres du gouvernement doivent déposer leur démission au nom de l’éthique morale », s’emporte-t-elle sous les applaudissements de la salle.
Elle évoquera aussi le retard dans l’application de l’article 87 bis , qui est selon elle source d’inquiétudes dans les milieux des travailleurs.
« Les travailleurs sont légitimement préoccupés et inquiets et ne comprennent pas les raisons de ce retard qu’aucune explication officielle n’est venue justifier, laissant libre cours aux spéculations », dit-elle.
Pour la SG du PT, « il ne saurait être question de reformulation de l’article ou de toute autre manœuvre (…) et la décision du président de la République doit être respectée à la lettre ».
La patronne du PT a suggéré au gouvernement à « ne pas faire supporter aux travailleurs la responsabilité de la régression des cours de pétrole », et rappelé, dans ce contexte, les « énormes sacrifices ».