Les résultats officiels de l’élection présidentielle que vient d’annoncer le ministre de l’intérieur Tayeb Belaiz ont souligné une grosse surprise. Si nul n’est vraiment étonné -à moins d’être un fieffé naïf- de la victoire écrasante du président-candidat, l’échec cuisant de Mme Louisa Hanoune saute aux yeux.
La candidate du parti des travailleurs a en effet essuyé un cinglant désaveu populaire malgré sa campagne musclée et ses multiples prestations dans les différentes chaînes de télévision. Avec un score peu glorieux de seulement 140.253 voix soit l’équivalent de 1, 37 % suffrages exprimés, Louisa Hanoune aura été la grande perdante de cette présidentielle.
Et pour cause, elle fait nettement moins que lors du scrutin de 2009 où elle avait réussi à engranger 604 258 voix soit 4,22% des suffrages avec en plus cette position de dauphine de Bouteflika qui avait écrasé l’élection. Et si l’on compare son score de 2014 avec celui de 2004, il a juste évolué de quelques 39.000 voix soit 101.630 voix au total.
Autrement dit, celle qui porte les couleurs du mouvement trotskiste en Algérie, enregistre une très modeste percée en dix années d’activité politique. Plus généralement, ce score qui la relègue à la quatrième position derrière le jeune loup Abdelaziz Belaid qui lui a obtenu 343.624 voix soit 3,36%, des suffrages, constitue un sérieux revers pour Louisa Hanoune.
Bien qu’elle ait donné un bon coup de main au candidat Bouteflika en menant une campagne agressive contre Ali Benflis qu’elle a pris pour principale cible, la «dame de fer» n’a pas frappé fort cette fois.
Une Dame de fer…non encore forgé
Il lui sera difficile de trouver à redire sur son score tant le pouvoir n’a théoriquement pas intérêt à lui enlever des voix ne serait-ce que pour ce service inespéré qu’elle lui a rendu. Mais en tant que candidate mais aussi en tant que parti politique, c’est une bérézina politique.
Moralité, le peuple algérien a voté dans l’ordre en faveur de la famille dite «nationaliste». Abdelaziz Bouteflika, Ali Benflis et Abdelaziz Belaid qui ont ceci de particulier qu’ils sont tous les trois d’extraction FLN. En l’absence d’une candidature crédible et hors système, le peuple algérien a prouvé une nouvelle fois qu’il ne peut pas confier son destin à une femme fut-elle populaire qui plus est porte des idées contradictoires avec le socle socioculturel algérien.
Enfin, le score lamentable de Louisa Hanoune confirme que le régime n’a pas froid aux yeux pour laisser chacun à sa place même si son discours est jugé «sympathique». Assurément, la porte-parole du parti des travailleurs a plus perdu que gagné de cette présidentielle.