Jeudi, au moment où le ministre de l’intérieur annonçait les résultats, et en déclinant le classement des candidats, l’ambiance était à la soupe à la grimace au PT. L’équipe de campagne était à la fois surprise et déçue par le classement de Mme Hanoune arrivée en quatrième position derrière Abdelaziz Bélaid.
Il est vrai que la veille la passionaria du parti des travailleurs revendiquait la seconde place après le président Bouteflika. Mais aujourd’hui dans sa conférence de presse, elle n’a pas laissé transparaitre la moindre marque de dépit personnelle, estimant que les résultats de cette élection sont une « victoire » pour la nation Algérienne se félicitant que le « sang n’avait pas été versé » et l’anarchie et le désordre n’avaient pas gagné le pays.
Commentant le plébiscite en faveur du président Bouteflika, elle l’explique par le fait qu’il ne s’agit pas « pour les algériens de choisir un projet de société, mais un homme qui assure la stabilité du pays. C’est un vote refuge, un vote résistantiel ». Pour Mme Hanoune, le message majeur de cette élection se résume en une formule : « pas de place au risque ».
Poursuivant son commentaire sur le choix massif du président Bouteflika, elle considère que « le vote des algériens était franc, clair et net et ne laisse aucune place au chantage et à la manipulation du destin et de l’avenir du pays », saluant au passage la « maturité » et « l’éveil » politique du citoyen algérien à l’occasion de ces élections.
Par rapport à son propre résultat et faisant bon cœur contre mauvaise fortune, elle dit avoir atteint son objectif. »Pour nous l’essentiel est que nous ayons pu faire avancer le débat et pris par la conscientisation des algériens par rapport aux dangers qui menacent notre pays ».
Par rapport au repli des voix qu’elle a enregistré, comparé à 2009 , tout en en convenant, elle explique que « les circonstances ne sont pas les mêmes, « les algériens ont préféré donné leur voix à Bouteflika qui incarne la sécurité et la stabilité ». A propos des chiffres , elle juge que le taux de participation de plus de 51% était « considérable » et traduisait la « crédibilité » . Et d’appuyer encore « ce sont des élections légitimes et inattaquables et le scrutin n’a pas été émaillé de fraude ».
Coconnant le taux d’abstention, tout en le jugeant « considérable », elle refuse néanmoins d’y voir une réponse à l’appel des boycotteurs. Mais elle invite le gouvernement à en faire une bonne interprétation. Au sujet de l’argent sale, qu’elle a toujours dénoncé, Mme Hanoun a été quelque peu déstabilisée au moment où un journaliste a évoqué ces patrons qui ont financé la campagne de Bouteflika.
« Nous savons qu’il y a de l’argent sale » s’est-elle contentée de réponde. Pour elle, le président doit s’atteler désormais à donner corps aux promesses défendues par ses représentants durant la campagne. Et profite pour réitérer sa revendication au président de dissoudre l’actuelle assemblée et convoquer des élections législatives anticipées.