Pour Louisa Hanoune, la tripartite n’a finalement profité qu’au patronat. A Sidi-Saïd, qui est sorti les mains pratiquement vides, la SG du PT lui suggère de ne pas baisser les bras.
C’est une Louisa Hanoune déçue et scandalisée qui s’est exprimée hier à Alger, à l’occasion d’une session ordinaire du Parti des travailleurs. La première responsable du PT, qui ne voit aucun acquis dans le nouveau SNMG de 18 000 DA en comparaison avec la cherté de la vie et les cadeaux que l’Etat continue de faire aux patrons privés, suggère ainsi à l’UGTA d’être ferme pour l’abrogation de l’article 87 bis du code de travail ; une commission a été mise sur pied pour évaluer les incidences de sa suppression. «Le gouvernement a, décidément, tranché en faveur du patronat qui a exigé un SNMG ne dépassant pas les 18 000 DA. Si l’on compare cette hausse de 3 000 DA à un pouvoir d’achat dérisoire et tous les cadeaux qui ont été offerts au secteur privé au détriment des travailleurs, le nouveau salaire national minimum garanti ne répond pas aux aspirations et aux besoins les plus élémentaires de la société algérienne», a-telle clamé avant d’ajouter que la suppression de l’article 87 bis, un des points essentiels de la tripartite, aurait au moins apporté un certain équilibre, mais malheureusement, ce n’était pas le cas. Une commission a été, par contre, installée pour étudier les possibilités de sa suppression, et c’est pourquoi la SG du PT appelle Sidi Saïd à être ferme et surtout à ne pas baisser les bras.
M. M.
IRG

Le message de Hanoune à Ouyahia
Pour cette fois-ci, la secrétaire générale du Parti des travailleurs n’a pas mâché ses mots face aux propos avancés par le Premier ministre Ahmed Oyahia, qui justifiait à sa sortie de la tripartite, l’exclusion de la baisse de l’impôt sur le revenu global. «Le gouvernement affirme qu’il serait très coûteux de procéder à une baisse sur l’IRG. Pourquoi n’affiche-t-il pas donc ces mêmes scrupules lorsqu’il allège la fiscalité au profit des patrons privés», a-t-elle clamé.
M. M.
LA SG DU PT :
«Belkhadem est-il devenu un opposant ?»
La SG du PT s’est interrogée hier, pourquoi Belkhadem appelle d’une part ses députés à soutenir la démarche de Abdelaziz Bouteflika à travers les projets de loi issus des récents Conseils des ministres, pour ensuite leur permettre d’éliminer au niveau de la commission juridique de l’APN l’article interdisant le nomadisme politique dans les partis, et ce, avant même que le texte ne soit soumis à la plénière. «Il est étonnant de voir le FLN manœuvrer contre un article approuvé par le gouvernement. Belkhadem est-il miraculeusement devenu un opposant ? Les députés FLN ont, cette fois-ci, démontré qu’ils sont contre les réformes et l’assainissement politique et encouragent par la sorte l’immoralité», s’est-elle indignée. Louisa Hanoune ira jusqu’à déclarer que si d’abord elle ne doute pas de la bonne foi du président de la République, il n’en est pas moins que «son processus est déjà hypothéqué, faussé et biaisé par les députés FLN». Mais la première responsable du Parti des travailleurs semble quand même avoir trouvé réconfort dans une expression qu’elle dit fraîchement inventée : «transhumance politique», pour clamer sa haine contre les députés qui ont quitté le PT pour rejoindre le FLN. «Pareillement à un troupeau qui quitte la plaine pour aller remplir son ventre dans la montagne, certains députés quittent leur parti pour d’autres, dans l’unique but de servir leurs intérêts personnels», a-t-elle métaphorisé.
M. M.