«La liste de la wilaya de M’sila sera dirigée par le chargé du règlement des conflits à l’Ugta», dévoile-t-elle avec fierté.
La première responsable du PT, Louisa Hanoune n’a pas été tendre avec les capitaines d’industrie algériens, membres du Forum des chefs d’entreprise (FCE). Ce dernier n’est pas représentatif des chefs d’entreprises algériennes, a-t-elle estimé hier lors d’une conférence de presse organisée au siège national du son parti. «Le FCE est composé de nouveaux riches. Il profite des avantages fiscaux pour exister, contrairement aux entreprises publiques qui payent toutes les taxes. Cette organisation milite pour une zone libre afin de permettre aux seules entreprises étrangères de s’installer en Algérie», a déclaré Mme Hanoune qui a exposé, lors de ce point de presse, la situation des listes de son parti pour les prochaines législatives. Le Parti des travailleurs a déposé l’ensemble des listes électorales au niveau des 48 wilayas du territoire national.
Cette information a été donnée, hier, à Alger, par Mme Hanoune. «Nous avons clôturé le dépôt de nos listes le 23 mars. Nous étions sereins car nous avons entamé la procédure de recueil des candidatures au début du mois de février», souligne-a-t-elle avant de préciser: «Au niveau de la circonscription d’Alger, nous n’avons rien à dire sur l’administration. Dans certaines wilayas, nous avons l’impression que nous vivons dans une autre République.»
En développant sa pensée, la secrétaire générale du PT estime que la loi a été différemment interprétée par les responsables des autres wilayas. La conférencière a tenu, dans son intervention, à apporter des éclaircissements sur certaines informations. Notamment celles faisant état de problèmes internes liés au classement des candidats. «Il n’y a aucun remous au sein du Parti des travailleurs. Nous avons enregistré, en tout, 5 réclamations des militants non contents de leurs positions dans les listes», tempère-t-elle. Par ailleurs, la candidate tête de liste d’Alger est revenue sur la composante desdites listes en particulier sur la présence des femmes. Elle fera savoir à cet effet que «11 femmes sont têtes de listes dans autant de circonscriptions. Les autres candidates sont classées en alternance avec les autres postulants.» Pour résumer, elle précisera «Nous avons pris le critère de la parité. Nous n’avons pas attendu la loi qui exige des partis de faire figurer un quota de femmes sur les listes électorales», dira-t-elle, faisant remarquer que le taux de participation de ces dernières avoisine parfois 50%.
L’oratrice a mis en relief le choix du PT porté sur les candidats syndicalistes issus de l’Union générale des travailleurs algériens, entre autres. «Notre conviction est de permettre aux syndicalistes de porter les revendications des travailleurs au sein du prochain Parlement», fulmine-elle. Louisa Hanoune étayera ses propos avec des chiffres. Sur ce registre, elle décline le pilotage de 12 listes par des syndicalistes dont 5 ont le rang de secrétaires généraux de wilaya affiliés à la Centrale syndicale. «La liste de la wilaya de M’sila sera dirigée par le chargé du règlement des conflits à L’Ugta», dévoile-t-elle avec fierté. Cependant, Louisa Hanoune a fait état de ses craintes sur le risque de fraude. Dans ce cadre, elle propose, en ce qui concerne le vote dans les casernes des corps constitués, une seule liste où figurerait l’ensemble des partis. «Le votant choisira, en toute liberté, le candidat de tel ou tel parti», argumente Louisa Hanoune qui a été informée, selon ses propos, «des instructions données dans les casernes pour voter sur les candidats des partis au pouvoir.» Elle citera d’ailleurs, le FLN et le RND. Dans les questions-réponses, Louisa Hanoune a donné la réplique à Amara Benyounès, sans le nommer, sur la participation des observateurs internationaux. «Nous sommes contre la présence des étrangers dans la surveillance des élections du 10 mai. Benyounès est en faveur», rappelle Louisa Hanoune. «Benyounès n’a rien compris», assène-t-elle. «Celui qui a déclaré son soutien au chef de l’Etat est pour l’établissement des relations avec l’Israël. Il est pour la privatisation des entreprises nationales. Il est en faveur de l’ouverture de l’économie aux multinationales», énumère Louisa Hanoune les divergences qui l’opposent à son antagoniste du Mouvement populaire algériens.