Louisa Hanoune a fait mardi sa rentrée politique. Une rentrée placée sous les auspices syndicaux. Et pour cause, elle a appelé à une mobilisation générale, en collaboration avec l’UGTA contre deux textes que le parlement s’apprête à discuter : le code du travail et la loi sur la santé. La sortie médiatique de Hanoune intervient à la veille de la tenue de la tripartite. Façon à elle d’exercer une pression sur le gouvernement.
Pour elle, les deux projets de textes représentent « un grand danger » qui détruira tous les acquis arrachés au gouvernement. « Nous rejetons catégoriquement ces deux projets destructeurs », a-t-elle martelé, ajoutant qu’une grande bataille sera engagée et si nécessaire « une grève générale sera entamée ». La patronne du PT ne désespère pas de voir le président de la république demander le retrait pur et simple de ces deux projets, les qualifiant de « machine qui détruit tous les acquis de l’indépendance et par conséquent de la guerre de libération ».
Pour elle, « la loi relative à la santé est une remise en cause de la gratuité des soins et ne garantit plus l’égalité entre les citoyens ». Elle soupçonne l’Etat, à travers ce projet de loi, de « vouloir se désengager progressivement des hôpitaux et préparer les algériens à leur privatisation dans une seconde étape ».
Un « séisme social »
Pour le code du travail, tel qu’il est élaboré, « il a contribué à la suppression de la protection sociale » et « légaliser le travail des enfants et légitimer le travail illicite ». Autre grief de Hanoune contre ce code : il remet en cause, selon elle le droit à la grève tout en accordant de « de nombreux droits au patronat ».
Louisa Hanoune soupçonne des « forces étrangères d’être les inspiratrices de ces deux textes, qui sont de la même veine que l’adhésion de l’Algérie à l’OMC ». « On dirait que ce sont des étrangers qui ont élaboré ce projet de Loi sur le travail. Il y a une orientation idéologique en rapport avec l’entrée à l’OMC. Cette Loi vise la destruction pure et simple des travailleurs en tant que catégorie organisée. C’est une mort programmée ».
Au sujet d’une éventuelle adhésion de l’Algérie à l’OMC, elle sonne l’alerte : ce sera l’arrêt des subventions par l’Etat des produits de première nécessité et la suppression de 400.000 emplois. Un « séisme social » prévient-elle.