Louisa Hanoune lance un défi à la ministre de la culture, “Démissionnez et je demanderai la levée de mon immunité parlementaire”

Louisa Hanoune lance un défi à la ministre de la culture,     “Démissionnez et je demanderai la levée de mon immunité parlementaire”

Louisa Hanoune est formelle : “Nous assistons à une délinquance ministérielle et certains membres du gouvernement doivent déposer leur démission au nom de l’éthique morale.”

Dans une salle archicomble du centre de loisirs scientifiques Salah-Boubnider, à Guelma, la secrétaire générale du PT a tenu, hier, en fin de matinée, des propos virulents à l’encontre de tous ceux qui agissent dans l’opacité et la malhonnêteté pour dilapider les deniers publics.

D’emblée, Louisa Hanoune vilipende les individus qui veulent brader leur pays pour s’enrichir, et ce, en faisant fi des idéaux sacrés du 1er Novembre 1954. Elle s’écrie : “Les nouveaux riches ne paient pas leurs impôts et nous déplorons une évasion fiscale de 5 000 milliards de dinars, alors que notre pays traverse une crise économique aiguë engendrée par une baisse vertigineuse du prix du baril de pétrole. Les acquis et les droits des travailleurs sont méprisés et bafoués par une oligarchie qui a tissé ses relations avec le cercle du pouvoir. Cette dernière veut mettre à genoux tous ceux qui les gênent et ils sont prêts à s’allier avec le diable pour acquérir des fortunes faramineuses.” D’un ton percutant, la patronne du PT tire à boulets rouges sur ceux qui pratiquent le chantage, corrompent des cadres de l’État et massacrent le foncier en hypothéquant des centaines d’hectares pour obtenir des crédits bancaires de milliards de dinars dans le cadre d’investissements douteux. Elle poursuit : “Est-il concevable que des ambassadeurs de pays puissants se réunissent avec ces investisseurs pour débattre des relations économiques qui sont du ressort des pouvoirs publics ? Cette oligarchie est née de la matrice de l’État, elle est devenue incontrôlable et il est impératif de lui couper le cordon ombilical. Une ETP du secteur privé donne des ordres à certains ministres, reçoit des diplomates au nom de l’économie nationale et impose sa politique bananière. Nous assistons à une délinquance ministérielle et certains membres du gouvernement doivent déposer leur démission au nom de l’éthique morale.”

La porte-parole du PT s’en prend au ministre de la Santé qui, selon elle, envisage de remettre en cause la gratuité des soins pour 15 millions d’Algériens, un acquis inaliénable de notre Révolution.

Elle lui reproche la désignation d’une entreprise du secteur privé versée dans le bâtiment, pour négocier avec des partenaires étrangers l’importation d’équipements médicaux. Elle poursuit avec fougue : “Je ne me tairai pas devant ce massacre car l’Algérie n’est pas une république bananière et nos deniers publics doivent être jalousement préservés de ces vautours sans foi ni loi.”

Louisa Hanoune évoque son différend avec la ministre de la Culture qui, selon ses propos, gère son département ministériel comme sa propriété privée.

Elle dénonce ses dépassements intolérables en précisant qu’elle fait profiter ses proches, sa famille, ses amis et ses proches collaborateurs, et elle décrie les faveurs accordées à une ambassade étrangère qui a bénéficié de la gratuité d’une grande salle à Alger en contrepartie de l’octroi d’une bourse à son fils.

D’un ton scandalisé, Mme Hanoune poursuit : “Les députés du PT lui ont reproché, dernièrement à l’APN, ses agissements délictuels et lui ont fourni des preuves palpables. Faisant fi des préceptes inaliénables de la République, elle m’a envoyé une lettre de menaces un samedi matin par l’intermédiaire de deux barbouzes qui s’étaient présentés à mon domicile un jour férié. Elle a osé utiliser le sceau de la République pour une basse besogne. Je la mets publiquement au défi de régler ce contentieux par voie judiciaire. Qu’elle dépose sa démission ! À mon corps défendant, je demanderai la levée de mon immunité parlementaire et nous laisserons la justice régler sereinement cette affaire !” Elle s’étonne que le Premier ministre et le président de la République n’aient pas été consultés par cette ministre qui aurait outrepassé ses prérogatives et elle concède que le gouvernement recèle heureusement des ministres honnêtes.

H. B.