La secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, qualifie de positifs l’abrogation de l’article 87 du code du travail et le retour du crédit à la consommation. Deux mesures qui profiteront, selon elle, aux salariés.
Lors d’une conférence de presse animée hier au siège de son parti, elle s’est félicitée de cette « avancée » qui permettra « l’amélioration du pouvoir d’achat des Algériens ». Le développement de la production nationale est, selon la conférencière, impératif mais elle appelle les intéressés à mettre un garrot sur les importations qui se chiffrent en dizaines de milliards de dollars. Elle a, à l’occasion, prévenu contre toute tentative de mettre en échec les récentes mesures. Elle a cité en premier la réaction du patronat qui « exerce un chantage sur l’Etat en avançant le prétexte de l’inflation ».
« Il est temps de faire le bilan des avantages, facilitations et autres exonérations que l’Etat a accordés pendant des années aux entreprises privées », a répliqué Louisa Hanoune. Dans le même contexte, elle a mis en garde les pouvoirs publics contre la duplicité et l’ambivalence dans leur discours à propos de l’adhésion de l’Algérie à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et la révision de la règle 51/49 sur les investissements. « Un tel langage ne permet pas une grande lisibilité dans l’orientation économique du pays. L’adhésion de l’Algérie à l’OMC signifie le désengagement de l’Etat de tous les secteurs, y compris la subvention des produits de première nécessité », a-t-elle mis en garde. Selon une étude réalisée par l’UGTA, l’adhésion de l’Algérie à l’OMC induira la perte de 400.000 postes d’emploi. C’est dire l’ampleur des conséquences d’une telle démarche. Pour la SG du PT, la vigilance est de mise, d’autant que les 225 milliards de dollars consacrés au nouveau plan quinquennal « ne laissent pas indifférents les rapaces étrangers et leurs appendices locaux, les mafieux qui sont déjà répandus dans plusieurs secteurs ». Pour la SG du PT, même si elle est relativement défaillante, la politique sociale et économique de l’Algérie depuis 2009 a été un rempart contre une explosion sociale certaine et toute tentative de déstabilisation du pays. « Le mérite revient également au dernier scrutin qui a fermé la porte à toute ingérence étrangère dans les affaires de l’Algérie », estime-t-elle. Evoquant l’avant-projet de loi sur la santé, elle le qualifie d’infâme. « Cet avant-projet de loi est un rouleau compresseur puisqu’il anéantit tous les acquis obtenus depuis l’indépendance en matière de droit aux soins. Cette loi est une liquidation pure et simple de la sécurité sociale et de toutes les normes et garanties de l’Etat à la faveur de la ratification des conventions internationales », a-t-elle jugé. Même opposition exprimée à l’égard de l’avant-projet de loi du code du travail. Elle estime que ce dernier légalise et institutionnalise des rapports basés sur l’esclavagisme, le travail et l’exploitation des enfants alors que l’Algérie a ratifié la convention 138 au début des années 80 qui interdit toute forme de travail et d’exploitation des enfants.
Safia D.