Louisa Hanoune: La célébration du 8 Mars en Algérie tourne au «carnaval»

Louisa Hanoune: La célébration du 8 Mars en Algérie tourne au «carnaval»
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La célébration du 8 mars en Algérie tourne «à l’infantilisation de la femme», estime Louisa Hanoune. «C’est la Journée mondiale de la femme travailleuse ; une journée de bilan ; et une journée d’action unitaire», ajoute la SG du Parti des Travailleurs lors d’une conférence de presse organisée hier au siège du parti, entourée de trois autres militantes et députées du PT: Nadia Chouitem, Nadia Yefsah et Rahima Benbessa.

Pour la SG du PT, «depuis quelques années», la célébration du 8 mars en Algérie «a été vidée de son contenu». Louisa Hanoune se rappelle que dans les années 88-91, la célébration se faisait en «journée d’action» pour militer «contre le code de la famille» et réclamer «l’égalité des droits entre les hommes et les femmes». Elle rappelle aussi que «durant les années 90, les femmes ont lutté contre le terrorisme en continuant à aller travailler»; qu’elles ont «maintenu le tissu social national».

«Dans les années 70-80, les femmes étaient à l’avant-garde de la lutte contre le code de la famille rétrograde. Elles ont subi la répression pour avoir dénoncé cette loi adoptée en catimini par une APN qui n’avait aucune légitimité pour codifier des relations personnelles», ajoute-t-elle. Louisa Hanoune rappelle aussi que les femmes étaient «partie prenante dans la création de la LADH en 1985», puis de l’»Association pour l’égalité devant la loi entre les femmes et les hommes».

«Le rôle de la femme n’est pas d’ornementer les assemblées», ajoute la SG du PT pour qui la célébration du 8 mars «n’est pas un carnaval» mais une date pour réitérer la réclamation des «droits sociaux et politiques» et «renouveler l’unicité des luttes pour la démocratie» avec pour «priorité» la «défense de l’Etat contre la décomposition des institutions».

LG Algérie

Louisa Hanoune estime que le 8 mars doit être aussi l’occasion de revendiquer la «démocratie politique» basée sur un «Etat central», des «partis politiques» et des «syndicats indépendants».

Les trois députées du PT qui accompagnaient la SG du parti estiment que la célébration du 8 mars en Algérie est devenue une «fête nationale», «séparée des luttes internationales» et «vidée de ses revendications». Nadia Chouitem regrette que certaines de ces revendications soient devenues «élitistes».

Comme «s’il s’agissait uniquement d’élire des femmes députées ou de nommer parmi elles des ministres», alors que «le combat doit concerner des millions de femmes», dit-elle.

Outre un «code de la famille anticonstitutionnel», Nadia Yefsah et Rahima Benbessa ont, à leur tour, expliqué que malgré les «acquis», les «lois ne suffisent pas», car c’est dans leur application que «se pose le problème».

Par ailleurs, la SG du Parti des Travailleurs a tenu à exprimer la solidarité du parti avec le Liban et son «soutien de la position de l’Algérie concernant son refus de classer le Hezbollah, symbole de la lutte contre l’Etat sioniste, comme une organisation terroriste».

«Les terroristes sont les pays arabes qui participent à la destruction de la Syrie, de l’Irak et de la Libye», affirme Louisa Hanoune qui exprime son soutien aux «femmes palestiniennes, syriennes, libyennes et aux réfugiés».