La loi électorale, la loi sur les partis politiques, le code de wilaya et le code de l’information et surtout la tenue des élections législatives anticipées sont autant de questions chaudes que Louisa Hanoune a battues en brèche, hier, lors de sa rencontre avec les membres de l’Instance de consultation sur les réformes politiques.
La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT) a réitéré, hier à l’issue de sa rencontre avec les membres de l’Instance de consultation sur les réformes politiques, sa proposition d’aller vers l’élection d’une Ala fin de l’année en cours. Le PT qui ne détient actuellement que de treize sièges à l’APN, compte apparemment renforcer sa présence au sein de cette Assemblée qu’elle ne cesse de décrier, en réitérant son appel à organiser des législatives anticipées. Une démarche, soutient-elle, qui permettra un bon démarrage des réformes politiques initiées par le président de la République.
Au sujet de la révision de la Constitution, Louisa Hanoune opte plutôt pour un report. Pour le PT, la révision de la Constitution à 2012, doit intervenir, après la tenue des élections législatives. Car, argue-t-elle, l‘actuelle Assemblée populaire nationale (APN) n’a pas de légitimité et de crédibilité. La secrétaire générale du PT a formulé les mêmes réserves concernant les projets de loi qui seront soumis, dans le cadre des réformes politiques, à une Assemblée issue d’élections, selon elle, douteuses, soulignant que le risque de contradiction entre les lois à amender et la future Constitution doit être réglé à l’avance pour une entame juste des réformes politiques. Pour Mme Hanoune, l’actuelle Assemblée n’est pas en mesure d’examiner et d’approuver la loi électorale révisée, laquelle est appelée à assurer des élections crédibles à l’avenir.
Sur son entretien avec les membres de l’Instance de consultations sur les réformes politiques, elle a souligné avoir présenté sept contributions figurant dans une lettre adressée par son parti au président de la République en 2006. Outre la révision de la Constitution, ces contributions concernent la loi électorale dans laquelle le rôle des partis (contrôle) sera renforcé par rapport à l’administration, a-t-elle expliqué. La secrétaire générale du PT a ajouté que les autres contributions du parti, le respect des mandats, devant mettre fin au phénomène des transfuges et consacrer la séparation entre le monde des affaires et la politique, l’amendement de la loi sur les partis, le refus du système des quotas, défavorable et réducteur pour les candidates, et l’abrogation du code de la famille.
La secrétaire générale du PT a, d’autre part, évoqué le code de wilaya soumis au gouvernement, notant à ce propos qu’on ne peut parler de décentralisation et renforcer en même temps les prérogatives du wali.
A propos du code de l’information, Mme Hanoune a plaidé aussi pour une levée des restrictions entravant l’exercice de la profession de journaliste. Réitérant l’option de son parti pour un système parlementaire qui consacre une véritable souveraineté populaire, Louisa Hanoune a proposé la mise en place de mécanismes de contrôle législatif sur le pouvoir exécutif. Elle a également proposé l’institution d’un secrétariat d’Etat chargé de la promotion de la langue amazighe, un secrétariat d’Etat chargé de la promotion des droits et de la citoyenneté, ainsi qu’un autre secrétariat chargé de la protection des droits de l’homme et des couches défavorisés. Dans le même contexte, le PT considère qu’il est temps d’abroger la peine de mort, gelée depuis 1993, relevant que les pays développés ne règlent pas leurs problèmes par la vengeance, mais par la rééducation et des procédés scientifiques.
Louisa Hanoune a estimé, par ailleurs, qu’il est nécessaire d’ouvrir et d’élargir le débat au sein de la société, estimant que ces consultations ne sont pas suffisantes dans la mesure où les partis ne sont pas dépositaires de la souveraineté du peuple. De son côté, Ramdhane Taazibt, député et membre de la délégation du parti a qualifié d’«insuffisantes» les consultations politiques dans le cadre de la commission Bensalah. Justifiant le choix de son parti de participer à ces consultations, M.Taazibt se défend : «Le PT a décidé de participer à ces consultations parce qu’il veut contribuer au règlement des problèmes qui sont actuellement posés en apportant des solutions et redonner la parole au peuple».
Par Yazid Madi