Louisa Hanoune, icône de gauche

Louisa Hanoune, icône de gauche

De sa première incarcération, en 1983, à sa réélection récente à la tête du Parti des travailleurs, cette battante au verbe haut est restée fidèle à ses idéaux. Portrait-itinéraire d’une icône de gauche.

De son bureau, au deuxième étage de l’immeuble qui abrite le siège du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune peut apercevoir distinctement la prison d’El-Harrach, son portail bleu, ses murs écaillés et ses barbelés qui montent au ciel. C’est dans cette maison d’arrêt, au cœur d’un quartier populaire d’Alger, qu’elle a été incarcérée le 18 décembre 1983.



Quelques heures plus tôt, elle avait été arrêtée par la Sécurité militaire (SM) pour avoir distribué des tracts réclamant la démocratie. À l’époque du régime à parti unique, un tel geste militant pouvait être assimilé à une atteinte à la sûreté de l’État.

Louisa séjournera trois mois dans le quartier des femmes avant d’être transférée à la prison de Médéa, où elle passera trois autres mois. « Les directeurs de ces établissements pénitenciers étaient d’anciens moudjahidine [maquisards de la révolution], se souvient-elle. Ils étaient révoltés de voir des Algériennes embastillées pour avoir défendu des opinions politiques. »