«Ouyahia dit une chose et Temmar fait le contraire»
Dans une salle affichant complet, la secrétaire générale du Parti des Travailleurs n’a pas raté à l’occasion de la commémoration des événements du 8-Mai 1945, pour envoyer une volée de bois vert à l’encontre de Ferhat M’henni qui revendique contre vents et marées l’autonomie de la Kabylie.
«Abane Ramdane et les autres chefs historiques de la Révolution n’ont à aucun moment revendiqué l’indépendance de cette région » lancera-t-elle du haut de la tribune sous un tonnerre d’applaudissements tout en égratignant au passage le chef de file du RCD en lançant : « c’est aux historiens d’écrire l’histoire » en réponse à son livre controversé sur la biographie du Colonel Amirouche « Une vie deux morts, un testament ».
La chef de file du PT revient après sur l’histoire du Mouvement national en indiquant les positions « nationalistes » de l’Étoile Nord-Africaine qui n’a « jamais admis les projets réformistes visant à humaniser le colonialisme ».
Une sorte de mise au point à l’encontre des défenseurs des « bienfaits du colonialisme au même titre que tous ceux qui refusent de reconnaître les crimes commis par le colonialisme durant plus d’un siècle et demi, en cette date du 8 Mai qui marque le 65e Anniversaire des massacres perpétrés contre les populations de Sétif, Guelma et Kherrata.
La première responsable du PT, même si elle a fait son déplacement à Béjaïa pour évoquer ces événements tragiques vécus par cette région en 1945, elle n’a toutefois pas raté cette occasion pour tirer à boulets rouges sur l’actuelle Assemblée populaire nationale qu’elle qualifie de «croupion» toute en appelant à sa dissolution et à la tenue d’une élection anticipée.
Les accords de partenariat avec les sociétés étrangères ont été abordés par Mme Hanoune qui se félicité que « l’Algérie ait pu préserver le principe de 51% en faveur des entreprises nationales et de 49% pour n’importe quel partenaire étranger ». « Nous devons lutter pour que cesse le diktat de l’Union européenne évalué entre 2 et 3 milliards de dollars par an » avait-elle déclaré tout en se félicitant du fait que les banques algériennes ne sont pas « privatisables ».
Comme à son accoutumée, Louisa Hanoune critique Temmar en l’accusant d’avoir de tout temps pris des positions contraires à celles de l’actuel Premier ministre : « Ouyahia dit une chose et Temmar fait le contraire ». Une phrase dite en réponse aux visions « opposées » entre les deux hommes concernant le projet de privatisation des entreprises publiques économiques dont Louisa Hanoune demande un bilan exhaustif.
Elle annoncera que son parti est en phase d’organiser un Congrès mondial sur la privatisation qui aura lieu à Alger tout en soulignant le « soutien » de l’UGTA. Mme Hanoune déclare que son parti a récolté trois millions de signatures toutes « favorables » à la dissolution de l’actuelle Assemblée nationale. Après cela, elle appelle à la séparation des pouvoirs et à la mise hors-jeu des institutions « obsolètes qui défendent des intérêts occultes ».
Car dit-elle : « il ne suffit pas de glorifier les martyrs pour se vanter d’être nationaliste ». Une sorte de réponse à toutes les activités qui ont eu lieu aujourd’hui dans cette région à l’occasion du 65e Anniversaire des massacres perpétrés en Mai 1945.
Boubekeur Amrani