La secrétaire générale du Parti des travailleurs croit plus que jamais à la probité des élections prochaines que l’Algérie s’apprête à organiser, notamment les législative. Mais, Louisa Hanoune, qui a animé une conférence de presse à Belfort, craint une chose et avertit sur le déroulement du scrutin et les résultats qui en découleront. «La travailleuse» ne se laissera pas faire et ne se taira pas si «une seule voix du PT est détournée» au profit de ses concurrents politiques, sans dire lesquels. Les suspicions de Hanoune vont plutôt à l’administration. Sur ce point, elle dit «n’avoir de problèmes ni avec Zerhouni ni avec Sellal», au cas où l’un de ces derniers serait nommé pour piloter cette élection.
«Nous sommes à l’aise avec eux», tonnera-t-elle. Par ailleurs, en ce qui concerne la surveillance de cette élection, la chef de file des trotskistes lance une offre de service aux autres formations politiques pour une alliance dans le contrôle du scrutin. L’étau se resserre sur son parti, à l’écouter parler, elle a peur d’un résultat qui risquerait de la surprendre. Puisque le résultat des partis islamistes dont les observateurs et acteurs politiques s’accordent à dire que 30% du suffrage iront au courant religieux, comme chez les pays voisins et pays arabes qui ont eu des élections similaires. De facto, les futurs résultats des Travailleurs seront inéluctablement réduits par rapport aux votes antérieurs. Sur ce point de la composante des listes électorales des autres partis, Louisa Hanoune ne voit pas d’inconvénient en ce qui concerne les «salafistes» qui désirent rejoindre les formations islamistes qui «ouvriraient leurs portes» à ce genre de candidats. «C’est leur problèmes», clame-t-elle. Sur sa lancée, elle revient sur l’un de ses sujets de prédilection. Celui d’une Assemblé constituante. A ce propos, la conférencière réitère à qui veut l’entendre, comme si elle veut se donner raison, que la future assemblée sera forcément une Constituante, puisqu’«elle sera composée de toutes les formations politiques et que la première tâche de cette assemblée est la préparation d’une nouvelle constitution», tient-elle à expliquer sa vision de la chose. C’est pourquoi elle met en garde contre toute «dérive qui mettrait ce scrutin en danger». D’ailleurs, elle compare ce rendez-vous électoral à une voiture dans un virage. «Si le virage» n’est pas bien amorcé, la voiture aura encore un accident. «Le monde entier nous regarde : l’impérialisme, la France de Sarkozy, l’OTAN…» Des sujets très chers à Mme Hanoune. Sur ce point, elle a parlé pendant presque une heure, pour céder pour quelques minutes la parole aux présents.
Ahmed Mahmoud