Louisa Hanoune clame sa volonté d’instaurer la 2ème République, « garante de la démocratie »

Louisa Hanoune clame sa volonté d’instaurer la 2ème République, « garante de la démocratie »

La candidate du Parti des Travailleurs (PT) à l’élection présidentielle du 17 avril, Louisa Hanoune, a clamé tout au long de sa campagne électorale sa ferme volonté d’instaurer une deuxième République, qui garantirait notamment l’indépendance de la justice, les libertés individuelles et collectives.

Mme Hanoune a annoncé la couleur, en affichant clairement ses positions et son programme dès l’entame de la campagne de la présidentielle.

Sous le slogan « Audace pour l’instauration d’une deuxième République », elle prône une véritable « rupture » avec les « vestiges » du parti unique et du « carcan » de ses institutions. Elle ambitionne également de « redonner la parole au peuple » à travers un « large et profond » débat sur tous les sujets, en vue d’impulser une « nouvelle dynamique » au développement du pays.

Femme aguerrie aux joutes politiques, tribun hors pair, aussi à l’aise en arabe qu’en français, Mme Hanoune a sillonné les quatre coins du pays avec une présence remarquable des citoyens et de ses supporteurs à ses meeting, en alternant entre un discours « porteur d’espoir et d’espérance » au cas où elle serait élue présidente de la République et les mises en garde contre les « tenants de l’instabilité et du désordre » dans le pays.

Réconcilier les Algériens avec leur Histoire

La leader du PT a ainsi appelé à une « véritable rupture avec le système du parti unique » à travers l’instauration d’une « deuxième République », permettant la poursuite de la concrétisation des objectifs et des acquis du 1er novembre 1954, soulignant que les institutions actuelles héritées du système du parti unique (FLN) étaient « incapables » de répondre aux attentes et aux aspirations du peuple algérien.

« Nous sommes face à un choix historique (le jour du scrutin) à partir duquel nous devons sortir grandement victorieux », avait affirmé Mme Hanoune.

La candidate avait dit compter sur la « combativité » et le « sens de la lutte » des citoyennes et citoyens algériens « pour faire face à toutes les menaces visant à installer un climat d’anarchie et d’instabilité chronique en Algérie ».

La seule femme candidate à l’élection présidentielle du 17 avril avait promis, à cette occasion, d’institutionnaliser le domaine des mines comme secteur de souveraineté, pour « booster le développement du pays, de créer de la richesse, de générer des postes d’emploi en faveur des jeunes et leur éviter de verser dans la pratique de la contrebande ».

Elle avait assuré, dans ce sens, que la loi sur les mines, adoptée en 2013 par le Parlement, était considérée comme un acte de « re-nationalisation du secteur et une victoire éclatante pour le peuple et la nation algérienne ».

Mme Hanoune avait promis, par ailleurs, de réconcilier les Algériens avec leur histoire, en tenant compte de ses aspects positifs et négatifs, à travers l’institutionnalisation des dates du 8 Mai 1945, 5 octobre 1988 et la fête de Yennayer (qui correspond au 12 janvier de chaque année) et en faire une journée chômée et payée.

Cette réconciliation concerne également la mise en place d’un secrétariat d’Etat chargé de la généralisation de la langue amazighe et sa promotion en une 2ème langue officielle, pour qu’elle soit utilisée dans la recherche scientifique et les correspondances administratives, ajoutant qu’il s’agissait de réparer « une injustice historique ».

Réhabiliter l’agriculture et le tourisme

La candidate du PT avait considéré également « nécessaire » de réhabiliter les secteurs de l’agriculture et de tourisme pour assurer l’indépendance économique et alimentaire de l’Algérie. Selon elle, il est « impératif » d’accorder aux travailleurs de ces deux secteurs tous les moyens nécessaires pour qu’ils accomplissent « correctement » et en « toute sérénité » leur travail, soulignant qu’avec une politique de planification « adéquate » et « efficace », toutes les carences enregistrées auparavant disparaîtront.

Evoquant son projet de réforme institutionnelle, Mme Hanoune avait plaidé en faveur du renforcement des prérogatives des élus locaux en leur accordant les moyens nécessaires pour qu’ils puissent accomplir correctement leur mandat électif et servir efficacement le citoyen.

Mme Hanoune avait estimé, dans le même cadre, qu’il était nécessaire de procéder à un nouveau découpage administratif en augmentant le nombre de communes et de wilayate pour offrir de meilleurs service aux citoyens et les rapprocher davantage de l’administration et créer plus d’emploi dans les cadre des projets de développement.

Réformer le système universitaire

Mme Hanoune a promis aussi d’opérer une réforme « complète » du système universitaire en vue, notamment, d’accorder aux étudiants le droit de choisir entre le système classique et le système LMD (licence-master-doctorat) durant leur cursus universitaire. Le système LMD, à ses yeux, ne répond pas aux aspirations de l’université algérienne et « n’ouvre guère de perspectives de recrutement aux futures diplômés universitaires ».

La leader du PT avait affirmé que « seule » sa formation politique s’était opposée à l’introduction de ce système importé anglo-saxon (LMD), qui ne « cadre pas avec les spécificités » de l’université algérienne, promettant dans ce sillage, d’opérer une réforme « profonde » du système universitaire algérien.

Evoquant la crise du logement qui touche l’Algérie, Mme Hanoun avait promis, en outre, au cas où elle sera élue présidente de la République de régler cette question, en « récupérant notamment tous les logements inoccupés et les redistribuer à qui de droit ».