Louisa Hanoune, SG du Parti des travailleurs (PT) estime nécessaire et important de séparer la politique de la religion, comme principale leçon à tirer des événements qui se déroulent en Egypte.
« Nous considérons que la question égyptienne nous concerne au même titre que tous les pays du Maghreb et du Moyen-Orient, d’autant que l’Algérie est en phase de réviser sa Constitution et qu’il est nécessaire de prendre en considération cette séparation. L’Algérie a déjà eu l’expérience des dérives de la non-séparation entre ces deux constantes », a indiqué Louisa Hanoune à l’ouverture des travaux du bureau politique du parti, hier à Alger.
Evoquant le récent rapport élaboré par un expert du Congrès américain sur l’Algérie, la SG du PT dira que « le fait de considérer notre pays un problème et une solution en même temps, voudra dire que l’Algérie est dans le collimateur de l’administration américaine » et qu’une telle initiative « sera suivie par l’envoi d’organisations non-gouvernementales pour semer l’anarchie ». Pour elle, la suggestion de l’expert d’intensifier la coopération militaire avec l’Algérie « vise à transformer notre pays en Pakistan ».
Louisa Hanoune considère que « la politique extérieure de l’Algérie et ses positions constantes vis-à-vis de ce qui s’est passé dans la foulée des printemps arabe et de la non-ingérence dans les affaires internes des concernés dérangent ».Concernant la visite du président de la commission européenne, José Manuel Barroso en Algérie, elle l’a qualifiée de « non rassurante » et de « source d’inquiétudes » dans la mesure où « elle intervient après le rapport du FMI sur le recul de la croissance en Europe et la hausse du chômage pour les prochaines années ».
Elle estime que les déclarations de Barroso sur l’accompagnement de l’Algérie pour adhérer à l’OMC signifient l’allongement de la liste des pays qui viennent déverser leurs produits dans notre pays. Elle a appelé les autorités à « maintenir les décisions souveraines visant la protection de l’économie, le gel de l’accord d’association avec l’Union européenne et du processus d’adhésion à l’Organisation mondiale de commerce et la non-adhésion à la politique européenne de bon voisinage ». Au plan international, Louisa Hanoune a estimé que ce qui passe en Egypte « où se concentrent la révolution et la contre révolution », a dénudé « les islamistes, prouvé leurs véritables orientations économiques et sociales et dénoncé leur attachement à l’impérialisme américain et surtout leur tendance à utiliser la violence pour atteindre leurs objectifs ».
Elle a, par ailleurs, salué le plan tracé par le ministre de l’Industrie pour la renationalisation du complexe d’El Hadjar et de la mine de Ouenza selon la règle 51/49. Elle a estimé que « les plans de relance des secteurs de l’habitat, du textile, du bois et des cuirs commencent à apporter leurs fruits ». Elle a appelé, dans ce même contexte, à prendre de nouvelles mesures pour protéger le marché en imposant de fortes taxe sur l’importation des produits fabriqués localement.
Nouria Bourihane