Qualifiant les élections législatives prochaines de «virage décisif» qu’il faut savoir négocier, la secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, qui a annoncé officiellement hier sa candidature, a appelé les citoyens à aller voter massivement le jour du scrutin.
Mais pour Louisa Hanoune qui s’exprimait hier au Forum d’El Moudjahid, les autorités doivent garantir la transparence qui puisse, à ses yeux, inciter les citoyens à aller voter en masse. «Ce n’est pas par sms», ironise-t-elle, «qu’on garantira une forte participation», reconnaissant toutefois que la tendance à l’abstention «est universelle».
Pour elle, il faut rétablir la confiance et donner suffisamment de gage aux citoyens. Pour cela, il faut «changer d’encadrement» politique des élections quitte à «mettre en congé» les ministres qui sont déjà, selon elle, en campagne en utilisant les moyens de l’Etat, et «contrôler le financement des campagne». «Nous sommes à un rendez-vous avec notre destin, nous avons un virage décisif à négocier», a-t-elle encore dit, comme pour insister sur l’importance de ce rendez-vous électoral qui constitue une première étape pour consacrer «une seconde République».
Elle considère que la prochaine assemblée «constituante» devrait revoir toutes les lois qui ont été votées récemment par «des institutions périmées». «Il fallait commencer par la Constitution, mais ce n’est pas encore trop tard, pour peu qu’il y ait des garanties pour des élections transparentes», a-t-elle commenté, ajoutant qu’il faut assécher le vivier de détresse et de colère, allusion au front social en ébullition, dont il faut satisfaire toutes les revendication, à commencer par instaurer une allocation chômage de 15 000 dinars.
Les assurances maintes fois réaffirmées par le président de la République qui a comparé le prochain scrutin au 1er novembre 1954 sont pour la responsable du PT des signaux positifs. Annonçant sa candidature dans la circonscription d’Alger, Louisa Hanoune ne manquera pas de préciser que le PT, qui représente «une alternative, une perspective à la nation» mènera «une bataille décisive» et est prêt à «couvrir tous les bureaux de vote» pour ne plus être spolié comme par le passé de ses voix.
«Nous participerons malgré toutes ces réserves», justifiera Hanoune qui refuse dans la foulée toute alliance avec d’autres partis. Jugeant l’alliance des islamiste de «logique», Mme Hanoune ne croit pas à leur victoire pour autant, précisant au passage qu’elle n’a jamais accusé ce courant d’être financé par les étrangers, estimant que c’est une invention de la presse.
«Je me suis simplement posé des questions sur l’objet des visites qu’ont effectuées des leaders de ce courant à l’étranger», a-t-elle dit, ajoutant qu’elle avait demandé l’ouverture d’une enquête sur «les financements occultes», qui constitueraient à ses yeux «un danger pour la nation et pour la pratique politique».
La première dame du PT considérera la brève visite qu’a effectuée Mme Clinton en Algérie comme «faisant partie des pressions» qu’exerce actuellement l’administration US. Mme Hanoune se félicitera également de la position de l’Algérie par rapport au conflit syrien et qualifiera la réunion de Tunis de «réunion des ennemis de la Syrie».
Saïd Mekla