Louisa Hanoune poursuit ses offensifs tous azimuts. Vendredi, en réunissant à Zéralda la commission des travailleurs du parti, elle a choisi une autre cible. L’accord d’association avec l’Union européenne. Elle appelle tout simplement à sa remise en cause, justifiant que l’Algérie est la grande perdante dans l’affaire. « Cet accord coûte au trésor public 1.400.000.000 d’euros », indique-t-elle.
Ce n’est pas la première fois que cet accord est l’objet de salves de la part de la patronne du parti des travailleurs, qui n’est d’ailleurs pas la seule à avoir cette attitude vis-à vis de ce accord considéré comme un marché de dupes. Mais ce que feint d’ignorer Louisa Hanoune, c’est qu’une rupture unilatérale ne serait pas sans conséquences sur l’Algérie, sa crédibilité en tant que partenaire politique et économique de l’Union européenne.
Mis à part ce dossier, elle est surtout revenue dans son allocution sur la nécessité de prise en charge des revendications sociales des travailleurs et catégories vulnérables pour protéger le pays des dangers qui le menacent. « En dépit des nombreux acquis de la classe ouvrière, la situation sociale demeure fragile, ce qui menace la sécurité du pays et ouvre la voie à l’ingérence étrangère » a-t-elle motivé.
Pour elle, la stabilité du pays passe par la prise en charge des attentes du monde du travail. « L’Etat ne peut faire face aux dangers extérieurs en l’absence d’une large mobilisation populaire », ce qui requiert, a-t-elle dit, « la prise en charge des revendications de la classe ouvrière et des jeunes qui souffrent de chômage ».

Critiquant la gestion de l’Agence nationale de l’emploi (ANEM) qui « a échoué en matière de création de postes d’emplois », Mme Hanoune a appelé à la révision des mesures d’octroi des micro crédits aux jeunes, « le taux des projets réussis ne dépassant pas 10 % », a-t-elle indiqué.
En cela, elle rejoint aussi des parti politiques et des acteurs économiques pour qui le dispositif ANSEJ, tel qu’il a fonctionné est un échec et qu’il convient de le revoir dans son principe de façon à ne plus donner de l’argent frais aux jeunes qui n’ont pas l’expérience dans la gestion financière.
La SG du PT a réitéré son appel pour hâter la mise en application de la décision portant annulation de l’article 87 bis du code du travail, estimant que le report de son application au mois de juillet prochain « suscite des craintes chez les travailleurs ».
En effet , le gouvernement est entrain de réfléchir à la façon de mettre en œuvre cet article sans trop alourdir les charges de l’Etat. Justement, dans ce sens, elle propose « la récupération des fonds à partir de l’évasion fiscale, l’impôt sur la fortune et le rapatriement des devises exportées frauduleusement » pour renflouer les caisses de l’Etat.
Et pour être en accord avec la célébration du 8 mai 45, Louisa Hanoune propose l’institution de cette date comme « journée nationale chômée payée à la mémoire des victimes des massacres perpétrés par les autorités coloniales françaises le 8 mai 1945″.