Louisa Hanoune a mis à profit la fin de la campagne électorale lundi pour en faire une première évaluation, lors d’une conférence au siège du parti. Mais avant de faire son bilan, elle a surtout fait un procès en règle contre le candidat Ali Benflis qu’elle taille à la serpe. Elle l’accuse de faire de « la Baltaguia politique », en référence à son interpellation aux walis et chefs de dairas qu’il menaçait eux leurs familles.
« Il menace les walis. C’est une menace à 48 familles. C’est de la baltaguia, une dérive d’une extrême gravité. C’est un acte passible de poursuites judiciaires. La justice, la CNISEL doivent saisir le président de la république et le Conseil constitutionnel »a-t-elle exigé ». Lutter contre la fraude, ce n’est pas allumer le feu et appeler à l’ingérence, c’est utiliser des moyens démocratiques de contrôle », a-t-elle jugé.
Dans la foulée, elle évoquera les actes de violences qu’elle impute directement aux partisans de l’ex chef du gouvernement. « Les partisans de ce candidat nous ont attaqué avec violence. Personne n’a le droit de faire du chantage, les institutions ne doivent pas rester impassibles, elles doivent agir et faire respecter la loi ». Mais, de son point de vue les menaces de Benflis et les provocations de ses partisans sont un « un signe d’affolement de sa part » qui est annonciateur d’une « humiliante claque », le soir du 17 avril.
Interrogé par ailleurs, sur les déclarations du président Bouteflika au ministre espagnol des affaires étrangères, visiblement très gênée et désapprouvant implicitement le geste, elle s’est néanmoins gardée de cogner sur le président. Et pour s’en démarquer elle souligne : « si c’était moi, je n’aurais reçu ni Kerry, ni l’espagnol ».
Revenant sur les élections, Mme Hanoune croit surtout en son étoile. « si les élections seront libres, il y aura un second tour et j y serais présente ». « Tout le monde s’est rendu compte que nous sommes la principale et la première force politique organisée du pays, en raison de la visibilité de notre programme, la cohérence de nos positions et la clarté de nos discours », a-t-elle expliqué en s faisant forte de n’avoir pas eu recours aux propos « blessants et insultants et aux discours régionalistes ni appelé à l’intervention étrangère pour créer une transition politique dans le pays, comme l’avaient fait certains ».
Pour elle, le succès de sa campagne et l’adhésion de la population s’explique par « nos nos idées, grâce à des militants engagés et civilisés qui ont fait usage d’une argumentation et d’une pédagogie politique extraordinaire ». Enfin, Mme Hanoune a relevé, par ailleurs, que cette campagne avait permis, encore une fois, de démontrer que la femme algérienne n’était pas « inférieure », et qu’au contraire, elle était dotée d’une capacité « d’endurance extraordinaire », pouvant relever tous les défis se présentant à la société.