“Il y a des engagements et des progrès concernant la transparence des élections mais ils restent insuffisants”, estime la première responsable du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, qui a été, hier, la première invitée de l’émission Tizi-Forum que vient de lancer la radio locale de Tizi Ouzou.
Fidèle à son attitude qui consiste à défendre le président Bouteflika et tomber à bras raccourcis sur son entourage politique, la patronne du PT a tenu à souligner que “le président a donné des garanties et on le croit, mais il y a ce que lui fait et ce que ceux d’en bas font”. Sur ce point, Louisa Hanoune n’a pas raté l’occasion d’égratigner le FLN et le RND en déclarant que “c’étaient les députés de la majorité qui ont fait avorter les lois de la réforme politique qui visaient une plus grande transparence et qui devaient mettre fin au nomadisme politique qui était encouragé par Ziari”. Pour elle, l’utilisation de l’argent public au profit des campagnes de partis politiques, l’inscription illégale des dizaines de milliers de militaires sur le fichier électoral et tant que le financement des campagnes n’est pas plafonné constituent des signes de fraudes qui nécessitent que d’autres mesures soient prises.
En ce sens, a-t-elle suggéré, il faut commencer surtout par la mise en congé, sinon même la démission des ministres, le changement de l’encadrement électoral qui n’a pas été changé depuis 1995 puis l’annulation de l’inscription des militaires et ensuite procéder au plafonnement du financement des campagnes pour pouvoir mettre fin aux financements extérieurs et séparer le monde des affaires de la politique. Faisant ce constat, Louisa Hanoune note toutefois qu’“on ne peut pas passer directement de la fraude systématique à une démocratie parfaite, donc il est question pour nous de nous battre pour réduire la fraude”. S’agissant des observateurs étrangers, elle soutient que leur présence ne constitue guère un gage de transparence et qu’“il ne faut surtout pas faire confiance à l’Union européenne ni à l’ONU”, ces deux institutions dont elle considère la présence comme une ingérence étrangère, Louisa Hanoune réaffirme toutefois que “participer à cette élection reste très important pour l’avenir du pays”. À ce titre, Louisa Hanoune commence par dresser laconiquement un tableau du contexte géopolitique mondial et régional, citant au passage la désintégration de la Libye, la montée de l’islamisme en Tunisie, le chaos égyptien comme fruit du plan du GMO qui cible aussi à l’Algérie. “Notre pays est aussi ciblé de l’extérieur, et c’est pour cela que le peuple algérien ne doit pas rater le rendez-vous avec son destin”, a-t-elle déclaré, ajoutant que ce rendez-vous n’est autre que ces élections législatives qui permettront, dit-elle, “l’avènement de la deuxième république en Algérie” et éviter ainsi le même sort que les pays touchés par le Printemps arabe.
Sur le registre de la montée de l’islamisme, Louisa Hanoune dit être convaincue que le courant islamiste n’est pas assez fort en Algérie pour remporter les élections prochaines. “Je trouve même étrange d’avoir peur du courant islamiste”, a-t-elle estimé.
SL