LOUISA HANOUNE A PROPOS DE LA SITUATION POLITIQUE «Le statu quo est inconcevable»

LOUISA HANOUNE A PROPOS DE LA SITUATION POLITIQUE «Le statu quo est inconcevable»

L’Algérie est plongée dans l’expectative depuis les élections de mai.

Présentant vendredi son rapport d’ouverture des travaux de la Commission ouvrière nationale du Parti des travailleurs réunie hier à Alger, la secrétaire générale du PT, Mme Louisa Hanoune, a, de nouveau, dénoncé la situation «d’expectative» et de «statu quo» dans laquelle est plongé le pays depuis la proclamation des résultats de la consultation électorale nationale du 10 mai dernier. Dans une longue déclaration, la porte-parole du PT, qui a loué la présence de pas moins de huit responsables syndicalistes parmi les 28 sièges remportés aux législatives de mai dernier, a réaffirmé que son parti considère l’Assemblée populaire nationale (APN) comme une «tribune politique pour exprimer les aspirations et ambitions du peuple». Aussi, les syndicalistes élus députés continueront-ils à défendre, plus que jamais, dans un cadre constitutionnel les droits des travailleurs, s’est-elle félicitée. Pour rappel, Smaïn Kouadria, porte-parole du puissant syndicat du complexe sidérurgique d’El Hadjar, qui emploie 10.000 travailleurs dont 6200 directs, a été élu cette année député. Réitérant la politique de son parti au sein de l’APN, elle a précisé que le PT ne participera pas à la «gestion de la nouvelle Assemblée. Le groupe parlementaire de son parti, a-t-elle dit, n’assumera aucune responsabilité au sein du Parlement» ajoutant que les députés du PT «n’assumeront aucun poste de responsabilité au sein de l’APN qu’il s’agisse de vice-présidence, de bureaux de commission ou de postes de rapporteurs».Hanoune a, par ailleurs, de nouveau expliqué que la proposition de son parti sur l’unification de l’action avec le parti du Rassemblement national démocratique (RND), ne représente nullement la conclusion d’une alliance, mais seulement une coordination d’actions sur les positions concernant certaines questions au Parlement. Parmi elles, elle a cité le maintien de la clause «51/49%» que le RND défend dans la conclusion de partenariats et dans les investissements économiques. Elle a également souligné qu’il était impossible de créer une union organique avec ce parti tant la différence, au double plan idéologique et de programme, est importante. Il est utile de rappeler que le PT a exprimé récemment son adhésion à la révision de «l’immunité parlementaire» que prône le RND.

Louisa Hanoune a mis en exergue la «fragilité» dans laquelle se trouve confrontée l’Algérie après toutes les interventions étrangères, armées ou non, hier en Libye et en Egypte, maintenant en Tunisie et au Mali. A qui le tour demain s’est-elle exclamée? La Syrie? la Jordanie? Commentant la situation explosive que vit la Tunisie, la porte-parole du PT a estimé que «le cours du processus qu’a connu la Révolution du jasmin a été détourné de son objectif initial». Elle dénoncera l’incendie criminel des locaux de la Centrale syndicale (Ugtt) à Tunis par «les salafistes» prévoyant que les «lendemains de ce pays sont des plus incertains» et avertissant que ce «sont des problèmes qui pourraient déborder au-delà des frontières» de ce pays.

Elle mettra en garde les syndicalistes et peuples des pays africains, asiatiques et d’Amérique latine contre les forces capitalistes qui «cassent les normes de travail à travers des destructions massives des options des travailleurs».

Après avoir qualifié d’ «inouïe et extraordinaire» la demande d’un «prêt de 50 milliards de dollars, soit le quart de nos réserves» formulée par le FMI auprès de l’Algérie, l’oratrice a déploré ironiquement «les larmes de crocodile» versées par Christine Lagarde (patron du FMI) sur la situatio alarmante de nombre de pays d’Afrique.