La secrétaire générale du Parti des travailleurs
«Ahmed Ouyahia n’a pas eu le courage politique de mettre sur la table du gouvernement, les dossiers de la corruption, de Chakib Khelil, Abdelhamid Temmar et d’autres», a révélé Louisa Hanoune.
La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), met les points sur les «i». «Si on veut une révision profonde de la Constitution, on doit passer par un référendum national qui donne la parole à tout le peuple. S’il ne s’agit que d’une révision partielle, on doit aussi passer par le vote parlementaire. Mais malheureusement, l’Assemblée populaire nationale (APN), ne représente que deux partis politiques», a déclaré hier, Louisa Hanoune, lors d’une conférence de presse qu’elle a tenue à la Mutuelle des travailleurs à Zéralda. A une question d’un confrère qui lui a demandé de clarifier la position de son parti, par rapport au projet de la prochaine Constitution, Mme Hanoune rétorque: «La question de la limitation du mandat présidentiel dans la prochaine Constitution est un faux débat. Car, il y a des questions qui sont plus importantes.»
Mme Hanoune a réitéré le principe de la volonté du peuple qui peut retirer la confiance à tout moment à un président, si ce dernier vient transgresser la politique étrangère du pays et les acquis de la Révolution algérienne, à savoir le caractère républicain, la politique sociale et le respect des constantes nationales, à savoir l’amazighité, l’arabité et l’islam en tant que religion d’Etat.

Les points focaux qui devront être introduits dans la prochaine Constitution doivent toucher les questions secondaires, à savoir la révision de la loi électorale et l’assainissement du fichier électoral, afin de garantir une véritable transparence et une alternance démocratique, comme c’est le cas du Venezuela, qui, au yeux de Mme Hanoune, constitue un exemple en termes d’équilibre politique et démocratique.
Evoquant l’article 2 qui consacre l’Islam comme religion d’Etat, Mme Hanoune a souligné qu’«en aucun cas, on ne doit exploiter la religion à des fins politiques, ni par l’Etat, ni par les partis politiques», avant de revenir sur l’article 36 de la Constitution qui consacre la liberté de culte, tout en relevant une contradiction entre les deux articles en question.
«L’Etat n’a pas de religion. Il gouverne et gère toutes les diversités. Mais, un ministre est un individu comme les autres. Donc, la séparation entre la religion et la politique, est une nécessité absolue pour ne pas revenir à l’amère expérience des années 1990», a-averti la secrétaire générale du PT.
Qualifiant le Code de la famille de «Code anticonstitutionnel» la conférencière a déploré la contradiction qui prévaut dans ses articles relatifs à l’égalité des droits.
«La Constitution à garanti l’égalité des droits entre les citoyens (nes). Mais, malheureusement, les textes du Code de la famille, réduisent les droits de la femme algérienne», a-telle souligné. Ceci dit, l’ouverture du débat politique doit s’élargir à tous les citoyens (nes) et chacun dans son domaine, afin de lever les obstacles et casser les tabous, sur l’ensemble des questions qui s’imposent sur la scène nationale.
«La Constitution algérienne a bel et bien consacré le multipartismes et le multisyndicalisme depuis. Mais, les freins sont toujours présents sur la scène des activités politiques et syndicales», a-t-elle rappelé.
Optant pour le régime parlementaire, le Parti des travailleurs, réitère sa position politique en matière de lutte contre la corruption et exige l’ouverture d’une enquête approfondie sur la période du passage de Abdelhamid Temmar, qui a été à l’origine de la fermeture des entreprises publiques, à la privatisation. «Même le Premier ministre de l’époque, Ahmed Ouyahia, n’a pas eu le courage de mettre les dossiers de la corruption sur la table du gouvernement, afin de poursuivre les personnes impliquées dans de nom-breux dossiers de détournement des deniers publics», ajoute Louisa Hanoune.